Faire du recyclage du verre un réflexe chez ses confrères !

Disposant d’un réseau de 5 magasins sur la Normandie, MCP Menuiserie est au fil des ans devenu un acteur d’envergure, puisqu’il s’agit désormais d’un leader régional indépendant à proposer une production 100 % française et à plus de 50% normande. Reprise il y a 8 ans par Jean-Benoît Zacharie , son entreprise réalise aujourd’hui quelque 800 chantiers par an (pour un CA de 5 M€), dont 90 % à destination du grand public. Mais c’est aujourd’hui à un autre type de chantier que son dirigeant a décidé de s’atteler, celui du recyclage des déchets…

« En 2022, lorsque nous avons intégré la prémière édition de l’accélérateur normand lancé par BPI France, nous avons eu la possibilité de réaliser un certain nombre d’audits, dont le « Diag Eco-flux ». Un accompagnement personnalisé d’optimisation des coûts en réduisant les pertes en énergie, matières, déchets et eau. Dans notre secteur d’activité, nos déchets sont systématiquement rapportés en atelier avant d’être expédiés en déchèterie, avec un coût à la fois économique et environnemental. Forts de ce constat, nous nous sommes penchés sur les chiffres de l’ADEME, pour nous rendre compte que 97 % des vitrages en fin de vie du secteur du bâtiment ne sont pas recyclés », explique Jean-Benoît Zacharie.

S’ensuit alors une véritable prise de conscience : pourquoi le verre des fenêtres, qui est un verre de très bonne qualité, ne serait-il pas recyclé alors que les particuliers trient leurs bouteilles et bocaux en verre pour les apporter dans des points de collecte dédiés ? Un questionnement écologique doublé d’une réflexion économique : l’évacuation des déchets, dont le verre, lourd, donnant lieu à une tarification à la tonne, peut-elle, en étant mieux gérée en amont, devenir source d’économie ?

Après un rapprochement avec les services de Saint-Gobain Glass Recycling, MCP Menuiserie étudie en interne les moyens de mettre en place une telle valorisation. « Nous avons travaillé à la mise en place d’une zone de traitement avec un poste de travail dédié que nous avons fait évoluer en fonction de nos usages. Aujourd’hui nous avons standardisé le processus et identifié les besoins spécifiques en EPI pour sécuriser cette mission et la confier à un ESAT qui nous accompagne dans cette démarche », détaille le directeur.

Grâce à cette opération, l’entreprise normande espère collecter quelque 120 tonnes de verre cette année. Ce matériau étant 100 % recyclable, son retraitement permettra d’économiser 36 tonnes de CO2, mais aussi de préserver la ressource naturelle. « Pour produire une tonne de verre, il faut 1,2 tonne de matière première, dont 850 kilos de sable qu’il faut ensuite transporter du lieu d’extraction à l’usine de fabrication… Avec notre démarche, quand nous expédions 1 tonne de calcin (nom donné au débris de verre), nous économisons 1,2 tonnes de matières premières ! », complète le responsable.