La CCI Rouen Métropole aux côtés du restaurant d’insertion Léo à Table
Par l’intermédiaire de son institut de formation, l’IFA Marcel-Sauvage, la CCI Rouen Métropole vient de permettre au restaurant Léo à Table, entreprise d’insertion située en quartier prioritaire et vandalisée lors des émeutes du mois de juin dernier, de reprendre son activité.
Créé en 2017 et animé par l’association « Les Ateliers des Hauts », le restaurant Léo à Table est un restaurant d’insertion ouvert à tous. Situé en plein cœur du quartier prioritaire des Hauts de Rouen, il proposait aux habitants, aux entreprises et leurs salariés, mais aussi aux collectivités, des repas préparés sur place, servis en salle ou disponibles à la livraison, et ce, jusqu’au mois de juin dernier. C’est en effet dans la nuit du 29 au 30 juin, à la faveur des émeutes survenues à l’échelle du territoire national, que tout s’est arrêté brutalement pour cette association.
« Lorsque nous nous sommes rendus sur place pour constater les dégâts, nous étions dévastés ! », explique Bernard Chaumont, président de l’association « Les Ateliers des Hauts », dont le restaurant Léo à Table a été vandalisé et incendié, en particulier dans les espaces de production (cuisines, chambres froides…). Une situation difficile pour cette entreprise d’insertion sociale qui est alors obligée du jour au lendemain de mettre 7 personnes au chômage technique. Un cataclysme vécu de façon d’autant plus injuste par ses responsables, qu’en 5 années d’existence, pas moins de 28 salariés en cours d’insertion sont passés par ses cuisines et sa salle de restaurant et que 68 % d’entre eux ont trouvé un emploi ou ont pu accéder à une formation diplômante par la suite…
Affectée comme beaucoup par cette situation, la CCI Rouen Métropole, qui a accompagné quelque 135 commerces sinistrés à la suite de ces événements du mois de juin dernier, s’est également penchée sur la situation de Léo à Table. « Ce qui leur est arrivé est profondément injuste », explique Vincent Laudat, président de la CCI Rouen Métropole. Et c’est par l’intermédiaire de son institut de formation, l’IFA Marcel-Sauvage et de son directeur, qu’un accompagnement hors norme est alors imaginé.
« Dans la mesure où la partie qui a le plus souffert au sein du restaurant était l’outil de production et que la partie service et distribution de repas pouvait être rapidement remise en état, nous avions conscience que la priorité concernait les cuisines. Or, au sein de l’IFA, nous disposons en plus de nos outils pédagogiques destinés à la formation en alternance des métiers de la restauration et de l’hôtellerie, de notre propre self, équipé d’une cuisine professionnelle indépendante. Nous avons donc proposé à Léo à Table de disposer de ce lieu, une fois notre service du midi terminé, pour préparer dans des conditions optimales les plats qui seront ensuite distribués à leurs clients », détaille Richard Prades, le directeur de l’Institut des Formations en Alternance de la CCI.
« Avec ce mode de fonctionnement, nous avons permis au restaurant et à son équipe de reprendre une activité en attendant que les travaux soient réalisés pour remettre en service son outil de production. Mais nous lui permettons aussi et surtout de réinvestir son quartier, afin que ses clients ne perdent les habitudes qui étaient les leurs », souligne Vincent Laudat, pour qui la CCI a aussi cette mission de permettre aux quartiers de se développer par le biais d’activités économiques. Et dans le cas de Léo à Table, occuper le terrain et assurer la continuité de l’offre est essentiel, car si avant ces incidents le restaurant assurait une soixantaine de repas par jour en moyenne, ce chiffre était de plus de 100 avant COVID…