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Paris-Normandie consacre son mardi de l’Eco à l’entrepreneuriat au féminin !

Publié le  20/11/2024
Jacques-Olivier Gasly
Tous les mardis, nos confrères du quotidien régional Paris-Normandie organisent une matinée consacrée aux grandes thématiques de l’économie régionale. Alors que le grand rendez-vous annuel du réseau de l’entreprenariat au féminin « Femmes & Challenges » arrive à grand pas (jeudi 5 décembre 2024 au Zénith de Caen), Annie Grenier, ambassadrice du réseau et élue de la CCI Rouen Métropole, est venue partager son expérience de femme chef d’entreprise et la nécessité d’être bien entourée…

Créé en 2017 à l’initiative de Léa Lassarat, à l’époque présidente de la CCI Seine-estuaire, le réseau « Femmes & Challenges » a fait de l’entrepreneuriat au féminin sa raison d’être. Désormais fort de 1 200 membres (femmes et hommes…), il se positionne comme un accompagnateur de la performance au féminin. « Si notre objectif est bien d’accompagner les femmes qui souhaitent entreprendre, il ne se limite cependant pas à cela », explique Annie Grenier.

« Lorsque j’ai créé ma première affaire, il y a près de 20 ans, il n’était pas facile de se projeter comme une femme chef d’entreprise, tout simplement parce que nous n’avions pas de rôle modèle… Jeune, je ne m’identifiais pas à une femme dirigeante. Et aujourd’hui encore, lorsque vous demandez à une personne de vous citer le nom d’un grand dirigeant, dans 90 % des cas, vous aurez le nom d’un homme… Chez « Femmes & Challenges », nous attachons également beaucoup d’importance à ce déficit de notoriété », poursuit la dirigeante des deux entreprises qu’elle a créées (Overspeed, Prodadvance).

C’est là tout un travail de terrain, mené au quotidien par les équipes de « Femmes & Challenges ». Celles-ci, au-delà du grand forum annuel organisé le 5 décembre prochain au Zénith de Caen, mobilisent tout au long de l’année leurs adhérents notamment au travers des « Cafés Femmes & Challenges » qui permettent d’aborder de façon régulière différentes thématiques. Une œuvre de longue haleine, mais qui porte enfin ses fruits puisque la Normandie est désormais la 2ème région de France où les femmes entreprennent le plus !

Oser et arrêter de jouer les bons élèves…

« Ce que nous apportent d’essentiel ces retours d’expériences, c’est qu’il faut oser et ne pas s’interdire de faire les choses. Les femmes ont trop souvent tendance à vouloir attendre le bon moment et de cocher toutes les cases, ce qui est moins le cas chez les hommes. Or ce que la pratique nous apprend, c’est qu’on ne coche jamais toutes les cases… De même, à projet équivalent, on se rend compte qu’une femme aura tendance à minimiser son business plan de peur d’avoir à trop demander pour boucler son financement. C’est ce que j’appelle le syndrome de la bonne élève », complète Annie Grenier.

A ses côtés, Lynda Jumel, à la tête du restaurant Lé Là, qui mêle à Rouen les saveurs de la Réunion et de la Normandie. « On dit souvent qu’il n’y a pas d’âge pour entreprendre… C’est vrai !», affiche avec une volonté de fer la quinquagénaire. Car s’imposer à 55 ans dans un monde très marqué par le patriarcat n’a pas été chose facile. Mais encore fallait-il parvenir à se former… « Des portes, il a fallu en pousser et revenir à la charge. Avant d’être acceptée, ma demande de formation a été plusieurs fois refusée… Et lors de cette formation, sur plus de 1 000 dossiers, 36 ont été retenus dont 8 femmes. Et aujourd’hui, je suis cheffe mais également ambassadrice Ferrandi. Preuve qu’il ne faut jamais baisser les bras ! ».

 

Par  Jacques-Olivier Gasly