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Unique en France, le Lawn Tennis Club de Deauville s’ouvre aux sportifs et aux entreprises.

Publié le  22/05/2017
Bertrand Lefetz
Unique en France, le Lawn Tennis Club de Deauville s’ouvre aux sportifs et aux entreprises.

Faire pousser du gazon en Normandie n'a rien d'exceptionnel. Mais en faire un club de tennis relève de l'inédit. Grégory Brussot et Martin Besançon y sont parvenus, réalisant ainsi un vieux rêve.
Les deux amis aujourd'hui solidement classés à 15/1 – 15/2, tapent la balle depuis l'âge de six ans, et, en grandissant sur les courts, ont voulu jouer sur l'herbe anglaise. Fouler non pas la terre, mais l'herbe promise, en quelque sorte. " Le gazon, c'est la surface historique du tennis, celle du plus grand tournoi du monde… C'est une expérience sensorielle, la technique, l'odeur, le son, la vue… ", déclame Grégory Brussot, qui se souvient des étoiles qu'il avait dans les yeux en suivant le mythique Borg – McEnroe de 1980. Mais du tennis sur gazon, en France, cela n'existe pas. Et pour jouer en Angleterre, il faut être membre d'un club, ce qui relève de la mission impossible. L'envie aurait pu se transformer en frustration. Elle devint une entreprise. Grégory et Martin avaient chacun de leur côté monté leur société, l'un dans le marketing sportif, l'autre dans la communication. En accompagnant un client, Grégory a eu l'opportunité de se rendre à Wimbledon, et de discuter avec les responsables du tournoi. C'était en 2007, et ce fut le déclic. Il a toutefois fallu 10 ans pour arriver à ses fins : pour commencer, vaincre une certaine défiance des Britanniques, pas forcément enclins à délivrer leurs secrets. Effectuer les études techniques sur les sols. Trouver l'emplacement. Financer le tout, à hauteur de 4,5 M€, avec l'appui de l'ensemble des collectivités (mairies de Deauville et Trouville, Intercommunalité, Département, Région, CCI) et six investisseurs privés pour boucler le tour de table.
 
Séduire les entreprises
Une fois le projet lancé (onze courts sont disponibles, trois restent à construire), les deux partenaires ont communiqué auprès du grand monde du tennis français. La Fédération s'est aussitôt montrée intéressée, envoyant ses espoirs préparer la saison sur gazon, et gardant dans un coin de sa tête l'idée de faire jouer un jour un tour de Coupe Davis sur cette surface qui limite la puissance des joueurs de terre battue. Les licenciés ont été approchés : 2 000 d'entre eux sont venus découvrir l'herbe normande l'an passé, de Pâques à la Toussaint, un chiffre un peu en deçà des prévisions. " Nous avons retravaillé notre offre, nos prix, notre communication. Le produit est bon, et attirer à l'année 10 000 joueurs, soit 0,35 % des pratiquants en France, ce n'est pas un objectif déraisonnable ". La tenue de cinq tournois cette année, dont un calibré de haut niveau (avec l'ambition à terme de s'inscrire dans le circuit ATP), devrait contribuer à placer Deauville sur la carte du tennis français.
Pour faire vivre la structure (qui comprend huit personnes, dont deux jardiniers), le tennis ne sera pas le seul angle d'attaque. L'autre, c'est le club-house, parfait pour l'événement professionnel. Lancer des produits, organiser des séminaires, monter des réunions, le site est idéal pour " passer une journée au vert " et profiter de la qualité du restaurant. Leur expérience donne à Grégory et Martin de multiples idées pour séduire les entreprises. Ils ont proposé des challenges tennis, adaptés à tous les niveaux, ainsi que des retransmissions de grands matches sur écran géant, des soirées œnologiques. Ils prévoient de créer un club destiné aux dirigeants cherchant à faire du sport : un peu de préparation physique le vendredi et du tennis le samedi. " Nous voulons développer une multitude d'offres ", explique Grégory Brussot, citant les soirées en anglais (Wimbledon oblige) ou les synergies avec les clubs voisins.

Source : Magazine Normandinamik N°20 - Mai / juin 2017

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Par  Bertrand Lefetz