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L’Ademe accélère la transition

Publié le  12/03/2018
François Colombier
L’Ademe accélère la transition
Les projets et les ambitions se renforcent autour de la transition énergétique. L’Ademe est en première ligne de ces indispensables changements.

 

 

Il reste beaucoup de chemin à parcourir avant d'arriver aux objectifs de transition énergétique et de croissance verte, et l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie) poursuit son action pour y parvenir. " Nous avons accompagné un grand nombre de projets sur le territoire normand, représentant en 2017 près de 18,4 M€ ", explique le directeur régional Fabrice Legentil.

 

La tendance ne se dément pas cette année, avec beaucoup d'actions, d'appels à projets : les bio déchets, la lutte contre le gaspillage alimentaire, la tarification incitative pour la gestion des déchets, les réseaux de chaleur, la chaleur fatale, autant de dossiers marquants pour les prochains mois. " Nous sommes dans la sensibilisation, l'expérimentation, l'innovation, résume Fabrice Legentil.

 

Ce qui réjouit le directeur régional, c'est que la prise de conscience s'étend. " La transition énergétique ne pourra se faire qu'avec les territoires. On voit que le Conseil régional prend pleinement la mesure de cette question, et affiche de fortes ambitions. On voit que la Métropole lance sa Cop 21. Il y a un vrai mouvement ".

 

Les " Territoires 100 % énergies renouvelables " en constituent un exemple. Dix d'entre eux ont été sélectionnés : Caux Seine Agglo, Seine Normandie Agglo, Bernay Terres de Normandie, PTER du Perche Ornais, Communauté Urbaine d'Alençon, Cingal-Suisse Normande, Vallées de l'Orne et de l'Odon, Cœur de Nacre, Saint-Lô Agglomération, PTER de la Baie du Mont-Saint-Michel. Ils bénéficieront de financements de la Région et de l'Ademe pour définir une stratégie et un plan d'action. L'objectif est de couvrir, d'ici 2040, l'intégralité de leur consommation d'énergie par la production d'énergies renouvelables, pour réduire l'émission des gaz à effet de serre, développer une filière économique normande, et créer des emplois non délocalisables. " Un des enjeux majeurs est celui de la sobriété dans la consommation. Il se conjugue avec l'éco-conception et l'efficacité énergétique ", détaille Fabrice Legentil.

 

  • Formule magique

 

Tout n'est pas encore gagné cependant. Le PNSI (programme national de synergies inter-entreprises) connaît des difficultés. La Normandie a été choisie avec trois autres régions françaises pour tester cette démarche qui consiste en la création d'un réseau d'entreprises visant à détecter des opportunités de gains de consommation de matière, d'eau, d'énergie, par la mutualisation ou l'échange. " On constate que les acteurs ne sont pas suffisamment tournés les uns vers les autres. Ce n'est pas leur priorité. On n'a pas trouvé la formule magique qui permettrait de constituer un tissu industriel en symbiose pour la gestion commune d'activité. Ce changement de comportement, plus courant dans les pays anglo-saxons, n'est pas encore opérationnel chez nous ", constate Fabrice Legentil. Avec l'appui de la CCI, il entend toutefois poursuivre les expérimentations : " On noue des partenariats sur des territoires, on a quelques premiers résultats, il faut continuer pour faire adhérer les entreprises ".

 

Pour rappel, en 2020, la France doit produire 23 % d'énergie renouvelable dans le mix énergétique français. À l'échelle de la Normandie, ces objectifs induisent une augmentation de 202 % de la production de chaleur renouvelable d'ici 2020, par rapport à 2012, et de 1 000 % pour la production d'électricité renouvelable.

 

Par  François Colombier