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A Louviers, Fresenius Kabi France investit au cœur de la ville

Publié le  17/07/2023
Jacques-Olivier Gasly
De gauche à droite : Michel Begaud, président de Fresenius Kabi France ; Stéphane Jarry, directeur du site & Julien le Pallec, directeur de production de l’usine de Louviers.
35 millions d’euros en l’espace d’un an ! C’est le montant du dernier investissement réalisé par l’entreprise Fresenius Kabi, installée en plein cœur de ville à Louviers (27) depuis 1992, en lieu et place d’une ancienne filature textile.

De l’ancien passé textile des lieux, il ne reste plus guère que quelques références architecturales d’anciens bâtiments, préservés mais toujours exploités. La vocation industrielle, en revanche, est plus que jamais affirmée avec un investissement majeur de 35 millions d’euros réalisé par l’actuel occupant des lieux : Fresenius Kabi France. « Nous sommes installés sur ce site depuis 1992, ce qui nous permet de totaliser 3 sites de production en France avec Brézin (38), non loin de Grenoble et La Châtre (36), à côté de Châteauroux », explique Michel Begaud, président de Fresenius Kabi France.

Louviers étant le site le plus important, une base logistique sur le site Ecoparc 2 lui a récemment été adjointe, afin d’y regrouper toutes les productions France. Une vocation stratégique au sein du groupe allemand dont il dépend, aujourd’hui réaffirmée par ce plan d’investissement de 35 millions d’euros qui s’ajoute à un récent investissement de 6 millions d’euros, réalisé il y a 5 ans.

« Là, il s’agit de la création d’un nouveau bâtiment (3 500 m²), dénommé « Aux Portes de l’eau », qui regroupe deux lignes de production installées en salles blanches (univers stérile), actuellement en phase de certification, et qui devraient être opérationnelles à 100 % pour le mois de septembre », détaille Stéphane Jarry, directeur du site de Louviers. Un site essentiellement spécialisé dans la fabrication de médicaments destinés aux perfusions ainsi que de dispositifs médicaux sous forme liquide, dont le Freeflex®, une poche de perfusion 100% sans PVC, sans colle, sans plastifiant et sans latex utilisée dans le cadre des hospitalisations à domicile afin de lutter contre la déshydratation des patients. Dans la présentation de ses chiffres clefs, Fresenius Kabi estime à 1 milliard le nombre de poches Freeflex® déjà utilisées dans le monde…

Si l’investissement réalisé sur le site de Louviers a majoritairement consisté à la réalisation de cette nouvelle unité (construction du bâtiment + équipements), celui-ci ne s’est néanmoins pas traduit par une augmentation significative du nombre de collaborateurs. « Cet investissement a avant tout été réalisé pour assurer la pérennité du site de Louviers via une très grande automatisation du process de fabrication et un fonctionnement en 24h/24, 7j/7… En revanche, nous avons été en mesure de faire monter en compétence nos collaborateurs (3 550 heures de formation pour 42 personnes dans le cadre du projet « Aux portes de l’eau »), et nous poursuivons le remplacement des départs naturels », poursuit Stéphane Jarry.

Une ville dans la ville

Installée sur une parcelle de 6 hectares située en plein centre-ville de Louviers (entre la salle de spectacles Le Moulin et l’hôpital), l’usine passe totalement inaperçue car située sur une petite île formée par les bras de la rivière d’Eure, faisant presque oublier qu’ici sont chaque année produites plus de 100 millions d’unités.

« Historiquement, les activités textiles nécessitaient beaucoup d’eau et nous avons conservé les vestiges de l’ancienne roue à aube, aujourd’hui hors d’usage. Néanmoins, c’est bien en raison de cet accès à l’eau et d’une eau de qualité que nous nous sommes installés ici. Pour produire la matière première de tous nos médicaments, nous avons besoin d’une eau excessivement propre qui, après traitement ; devient une eau PPI (pour préparation injectable). Et l’investissement que nous venons de réaliser va également nous permettre de réduire de 15 % nos opérations de pompage », complète Julien le Pallec, directeur de production de l’usine.

En complément, la conception du nouveau bâtiment a permis l’intégration de récupérateurs de chaleur sur certaines zones de fabrication afin de chauffer les bâtiments, ainsi qu’une suppression des boucles de refroidissement en « eau perdue ».

Par  Jacques-Olivier Gasly