La Société du Grand Paris fait son « sourcing » en Normandie
Les chiffres ont de quoi donner le vertige : 200 kilomètres de lignes pour un métro 100 % automatique, 68 gares à construire, 15 000 emplois… Avec ses 35 milliards d’euros, ce chantier pharaonique est à ce jour le plus gros en cours de réalisation en Europe et le 4ème au monde ! Débuté en 2017, les tunneliers sont entrés les premiers en action. Et si 5 sont actuellement à l’œuvre, ils seront 15 à travailler simultanément dès le mois de janvier 2020. Autrement dit, le chantier passe à la vitesse supérieure. Mais le Grand Paris Express n’est pas qu’un projet de transport, ce sont également 68 gares sur l’ensemble du tracé et autant de quartiers de ville à réaménager.
« En matière urbanistique, ces aménagements vont représenter un total de 140 km². C’est-à-dire que nous allons avoir à reconstruire l’équivalent d’une ville comme Paris (100 km²) uniquement autour des gares. Des gares qui sont également à construire et qui, tous corps d’état confondus, vont comporter pas moins de 50 lots chacune, allant de 20 à 100 millions d’euros selon leur taille », explique Jean-François Stroll, conseiller du président du directoire et en charge des partenariats économiques au sein de la Société du Grand Paris.
Et si les responsables de l’établissement public ont fait le déplacement jusqu’en Normandie, c’était pour y rencontrer les responsables de filières et chefs d’entreprises normandes liés au secteur de la construction. « Nous avons débuté le chantier sur des aspects très techniques que peu d’entreprises maîtrisent. Mais aujourd’hui, nous entrons dans une nouvelle phase, celle des constructions et aménagements sur laquelle de nombreux intervenants peuvent se positionner. Et si nous ne regardons pas au-delà de Paris, nous risquons de ne pas avoir suffisamment de fournisseurs », alerte Jean-François Stroll.
Une tension qui se ferait déjà sentir en matière de personnel auprès des entreprises chargées de l’évacuation des terres déplacées par les tunneliers. En effet, celles-ci n’hésiteraient pas à débaucher des chauffeurs actuellement en nombre insuffisant à coup d’augmentations, avec in fine un risque sur les prix pratiqués…
« Le message que nous souhaitons adresser aux entreprises normandes, c’est qu’il y a de la place pour tous et que leur proximité avec Paris et leur accès au fleuve sont de véritables atouts. Après, il est évident que les grands marchés publics effrayent les PME. Ce que nous leur conseillons, c’est de ne pas répondre seules, mais de candidater en faisant des groupements. Il ne faut pas oublier que sur un lot peuvent intervenir jusqu’à 54 secteurs spécialisés. Et en la matière, le dispositif développé par le réseau consulaire CCI Business est à leur recommander : né en Normandie, il dispose d’une entrée spécifique sur le Grand Paris et permet une mise en relation entre donneurs d’ordres et sous-traitants », détaille Jean-François Stroll.
Complément d’information avec Pascal Joulain, responsable projet CCI Business au micro de Jacques-Olivier Gasly
- Présentation du dispositif CCI Business
- Une version CCI Business spécifique au Grand Paris.
Dans cette logique CCI Business Grand Paris et la Société du Grand Paris vous invitent à découvrir les opportunités de marchés pour l’aménagement intérieur des futures gares lors d’une prochaine réunion, jeudi 26 septembre, de 9h00 à 12h30 à la CCI de Paris 2 Place de la Bourse, 75002 Paris