Petit-Couronne : le « Pôle d’innovation des Couronnes », symbole du renouveau industriel
Dans l’histoire de la ville, la disparition de la raffinerie Shell de Petit-Couronne est une plaie encore béante. Condamné à la fermeture en raison d’une crise de surcapacité qui affecte le secteur de l’industrie pétrolière dès la fin des années 1990, le site de 250 hectares change dans un premier temps de propriétaire pour devenir Pétroplus. Mais après un dépôt de bilan en 2013, l’entreprise, première raffinerie de France dans les années 70 et 80, est liquidée dès avril 2014. C’est alors que Valgo, entreprise créée en 2004 à l’occasion de l’opération de revitalisation du site AZF de Toulouse, fait l’acquisition des lieux pour y écrire un nouveau chapitre.
« Notre objectif, une fois les opérations de dépollution terminées, est de pouvoir implanter ici jusqu’à 20 entreprises et de créer de 1 000 à 1 500 emplois », explique François Bouché, PDG de Valgo. Sur les 250 hectares du site, 170 ont d’ores et déjà été repris par Bolloré pour y réaliser un dépôt pétrolier (100 millions d’euros d’investissement). Restent 20 hectares que Valgo commercialise au fur et à mesure de l’avancement des opérations, soit à ce jour une douzaine d’entreprises représentant 290 emplois, dont Socore-Troletti (BTP) ou encore ATSI (Formation). Est également prévue l’implantation d’une plateforme logistique multimodale de 180 000m² portée par le groupe Gazeley correspondant à près de 400 emplois.
« A ce jour, nous avons réalisé près de 70 % de la dépollution du site et 55 000 tonnes de produits pétroliers ont été traitées. 75 000 tonnes de métaux ont été recyclées et 150 000 tonnes de béton ont été broyées, là aussi en vue d’une revalorisation », détaille François Bouché qui table sur une fin de chantier pour l’année prochaine. En tout, entre 300 et 400 millions d’euros seront investis sur le site, dont 50 M€ apportés par Valgo et ses partenaires ainsi que 5,1 M€ par l’État et les organismes publics.
Pour arriver à ce résultat, l’entreprise Valgo qui a depuis le début des opérations transféré son siège social sur le « Pôle d’innovation des Couronnes », a également implanté sur place son centre de R&D, composé d’une centaine de collaborateurs. « C’est en quelque sorte le cœur de notre savoir-faire. Et grâce à cette expertise que nous avons développée, Valgo a vocation à rester en Normandie », souligne le PDG. C’est ainsi que sur une zone de 10 hectares, l’entreprise compte prochainement installer une unité de traitement des terres polluées, ouverte aux chantiers régionaux : en Normandie, on ne dénombre en effet pas moins de 170 friches, toutes tailles confondues…