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C’est à Sées que s’écrit l’avenir du cidre français ! [AUDIO]

Publié le  18/01/2017
Jacques-Olivier Gasly
C’est à Sées que s’écrit l’avenir du cidre français ! [AUDIO]
Basé à Sées (61), l’IFPC (Institut Français des Productions Cidricoles) veille sur les cidres et poirés de France.

C'est sur sa station cidricole normande de 10 ha de vergers expérimentaux (25 ha avec le réseau de parcelles prêtées) que sont testées les nouvelles façons de cultiver pommiers et poiriers de manière à limiter l'utilisation des intrants). Y sont aussi analysées les nouvelles espèces pour leur goût ou leur résistance aux maladies. Car si cidres et poirés évoluent déjà sur un marché très concurrentiel (moins de 2 litres consommés par an et par habitant contre 30 litres pour la bière ou 44 litres pour le vin…), le goût des consommateurs a considérablement évolué depuis ces 10 dernières années.

 

" La demande est plus orientée vers les produits fruités et sucrés que sur les secs à forte typicité ", note Jean-Luc Duval. Producteur de pommes à cidres, il est également 2e vice-président de la coopérative normande Agrial, acteur économique majeur du secteur avec ses marques Loïc Raison et Écusson. Et en matière de cidres et poirés, " tout ne va pas aussi vite que dans la net-économie "... Comptez en moyenne douze à quinze années avant qu'un poirier haute-tige ne soit productif et 25 ans pour développer une nouvelle variété !

 

" Nous avons besoin de recul et d'études sur le long terme. Or ce délai n'est pas forcément celui des programmes de recherche, qu'ils soient nationaux ou européens ", explique pour sa part Jean-Louis Bénassi, le directeur de l'IFPC. Face à lui, Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région Normandie en charge de l'agriculture, de la pêche et de la forêt, venue échanger autour du dernier programme de recherche lancé par l'IFPC : " Poires et poiré : étude des variétés, des modes de conduite de verger et des techniques de transformation ", soutenu par la Région à hauteur de 103 000 euros.

 

Si le siège de l'IFPC est implanté dans l'Orne (il dispose également d'une autre implantation en Ille-et-Vilaine), c'est en grande partie parce que la Normandie est terre de cidre par excellence avec ses 6 AOC cidricoles (Calvados, Calvados Pays d'Auge, Calvados Domfrontais, cidre Pays d'Auge(AOP), Poiré Domfront (AOP)), mais aussi ses 350 000 tonnes de fruits à cidre, soit 50 % de la production nationale du verger basse-tige. 

Grosse demande sur le poiré, mais pas assez de poires…

 

Mais si la profession est soucieuse de vouloir répondre à la demande des consommateurs, elle se heurte néanmoins à un problème de taille : celui de la disponibilité de matière première ! " Il n'y a pas assez de poiriers en Normandie. Après la tempête de 1999, il a fallu replanter de nombreux vergers qui commencent seulement à donner. Il faut aussi savoir que les assemblages sont interdits. Pour faire un poiré, il faut 100 % de poires et 0 % de pomme… ", détaille Jean-Luc Duval. A titre de comparaison, l'AOC Poiré Domfront, ce sont 100 000 bouteilles par an contre 600 000 bouteilles de cidre AOC Pays d'Auge et 120 millions de bouteilles de cidre en France !

Interview

Complément d’information avec Jean-Louis Bénassi, directeur de l'IFPC, au micro de Jacques-Olivier Gasly

  • Le rôle de l'IFPC
  • Le temps économique n'est pas le temps agricole
  • Le poiré, sujet d'étude de l'IFPC

Source : Jacques-Olivier Gasly

Copyright : Normandinamik

Par  Jacques-Olivier Gasly