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Au Bourget, l’aéronautique normande se fait entendre

Publié le  20/06/2017
François Colombier
Au Bourget, l’aéronautique normande se fait entendre
Gros succès pour la filière Normandie AéroEspace au salon aéronautique du Bourget. Les entreprises régionales ont pu démontrer leurs savoir-faire aux grands comptes internationaux.

Au Paris Air Show du Bourget, le plus important salon aéronautique et spatial au monde, on rencontre des militaires, des avionneurs, des acheteurs venus du monde entier.  On croise des uniformes plus ou moins chamarrés, des voitures diplomatiques aux vitres teintées, des journalistes courant d'une conférence de presse à l'autre. Dans ce melting pot de 2 300 exposants issus de 50 pays et 350 000 visiteurs, la Normandie se taille une place de plus en plus significative. Au fil des années, elle s'est implantée dans le Hall le plus visité, a fait grandir sa participation, a montré qu'elle était aussi une terre tournée vers le ciel. Les 20 entreprises accompagnées en 2009 par Normandie Aéroespace sont aujourd'hui 42, dans un espace de 560 m2 bien identifié NAE. 

 

Si les entreprises viennent (8 nouveaux exposants Normands cette année) ou reviennent (8 membres de NAE n'ont raté aucun salon), c'est qu'il est indispensable d'être présent. Mais si les coûts sont élevés (la Région en finance 50 %), même si cela demande de mobiliser des moyens matériels et humains, le jeu en vaut totalement la chandelle. " Au Bourget, les PME peuvent effectuer en quelques jours l'équivalent de deux ans de prospections ", estime la déléguée générale de NAE, Fabienne Folliot. 

 

L'analyse est partagée par les exposants. Pour sa première présence, Jean-Jacques Fillot (Delta Plasturgie, Ezy-sur-Eure), se réjouit de la possibilité qui lui est offerte de " s'ouvrir à l'international, de se rendre visible, de bénéficier d'une diversification de la clientèle ". Même analyse pour Gilles Turgis, directeur général de Mega P (Aubevoye). " Le salon nous permet de décupler notre potentiel de mise en relation, mais aussi de renforcer, voire de créer des liens avec les autres industriels normands ". Et, à l'unisson de ses confrères, il loue " l'organisation de NAE, qui est parfaite, et qui donne une crédibilité supplémentaire ".

Le président de la filière, Philippe Eudeline, est évidemment ravi d'entendre ce discours. Ses équipes n'ont pas ménagé leurs efforts pour faciliter la tâche des exposants, notamment en allant directement à la rencontre des grands groupes pour préparer en amont un planning de rendez-vous BtoB. 

 

  • Se rendre visible

 

Avec ses 138 membres, représentant 18 000 salariés, la filière Normande parvient à " faire entendre sa voix ", constate-t-il. Pour porter encore plus haut le discours, plusieurs nouvelles actions sont mises en œuvre. " International 2020 " (programme dans lequel CCI International Normandie est impliquée) vise ainsi à " élargir l'activité à l'export ", avec un soutien appuyé aux entreprises désirant se lancer, et la construction d'un réseau européen avec d'autres clusters ou établissements universitaires en Allemagne, Grande-Bretagne, Suisse, Pays-Bas, Belgique.  

 

Autre priorité, affichée depuis longtemps par NAE,  la formation. 14 bus partiront vendredi des quatre coins de la région pour conduire 650 collégiens, lycéens, étudiants au Bourget, afin de " leur donner envie de s'engager dans les formations, du Bac Pro à l'ingénieur ". La filière ne cesse de vouloir embaucher (245 emplois créés en deux ans), mais peine souvent à combler tous ses besoins. 

 

" Nous sommes très impliqués dans le développement de l'industrie du futur ", poursuit Philippe Eudeline. Plusieurs membres de la filière ont déjà quelques coups d'avance : de la robotisation à la fabrication additive, les industriels normands développent un savoir-faire du plus haut niveau. Ils savent aussi se montrer très imaginatifs, comme la start-up BeePlane qui fait plancher des étudiants d'école d'ingénieurs sur le projet d'un avion à décollage vertical capable de relier Rouen à Cherbourg en une heure, tout en diminuant les émissions polluantes. 

 

" Nous continuons à monter en puissance. Nous n'avons pas encore atteint notre vitesse de croisière ", estime Philippe Eudeline. Il a déjà pris date pour rencontrer au plus vite les organisateurs du Paris Motor Show et leur réserver un emplacement encore plus important pour l'édition 2019.

 

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Par  François Colombier