Eolien offshore : signal d’alarme du monde économique
A l'occasion de sa récente conférence de presse, où il évoquait le bilan de sa première année de mandature, le président de la CCI Rouen Métropole, Vincent Laudat, a fait part de sa préoccupation quant à l'avenir du parc éolien offshore Dieppe – Le Tréport, plus particulièrement en raison de l'avis que doit rendre prochainement l'Agence Française de Biodiversité.
Une inquiétude partagée par de nombreux acteurs du monde économique et associatif, qui ont adressé au Premier ministre et au ministre de la transition écologique une lettre ouverte rappelant les enjeux majeurs pour le territoire de la poursuite du projet.
Un texte qui aura certainement l'oreille d'Edouard Philippe, puisqu'on peut rappeler qu'une usine de nacelles et une usine de pales devraient être construites au Havre, avec 750 emplois à la clé, et de Nicolas Hulot, qui a plusieurs fois souligné dans la presse récemment l'urgence à faire avancer les projets permettant de s'affranchir des énergies fossiles.
Parmi les signataires du document, rassemblés sous la bannière du " Mouvement des acteurs pour l'éolien en mer " (qu'on peut suivre via la page facebook : éolien en mer, la Normandie dit oui ", on retrouve – en attendant d'autres personnalités – le président de la CCI Normandie, Vianney de Chalus, la présidente de la CCI Seine Estuaire Léa Lassarat, le président de la CCI Rouen Métropole Voncent Laudat, le vice-président (délégation de Dieppe) de la CCI Rouen Métropole Dominique Garçonnet, le président de Dieppe Meca Energies, Patrice Gault, les co-présidents de " Demain écologie en Normandie ", Claude Taleb et Caroline Degrave, la présidente de France Nature Environnement Marie Atinault ou encore le président du club Elan, Jean-Marc Deverre.
Le texte :
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre de la Transition écologique,
Chefs d'entreprises et acteurs économiques, citoyens et militants associatifs engagés dans la protection de la nature et de l'environnement, nous avons décidé, au-delà des clivages habituels, de nous unir au sein du mouvement des acteurs pour l'éolien en mer et de vous interpeller solennellement.
Nous partageons en effet la conviction que notre territoire doit prendre le cap du développement éolien en mer et saisir les opportunités offertes par la construction et l'exploitation des 3 parcs offshore qui sont programmés sur notre littoral à Dieppe – Le Tréport, à Fécamp et à Courseulles sur Mer.
Ces projets sont emblématiques de la transition industrielle, énergétique et environnementale que nous voulons réussir, pour notre territoire et pour les générations futures.
Or, nous voulons aujourd'hui vous alerter sur les hésitations qui compromettent l'avenir de l'un de ces trois parcs, le parc de Dieppe - Le Tréport.
Au terme de plus de 10 années de travail de tout un territoire, de concertations renouvelées et d'espoirs, 6 mois après que le consortium porteur du projet ait déposé sa demande de permis de construire, le sort de ce parc pourrait être scellé par une décision administrative de la nouvelle agence française de la biodiversité qui sera arrêtée le 27 novembre prochain.
Répondant aux critères de l'appel d'offres de l'Etat de 2013, le Parc de Dieppe - Le Tréport sera :
– Fortement contributif à la création d'une filière industrielle régionale et de milliers d'emplois directs et indirects avec la construction d'usines de fabrication de turbines et de composants au Havre, de stations de maintenance sur les ports de Dieppe et du Tréport, d'un centre de R&D à
Rouen, d'un réseau de PME régionales répertoriées et concernées par la sous-traitance
– Acteur de la transition énergétique avec la fourniture annuelle en électricité de 850 000 habitants, soit la population de la Seine-Maritime
– Moteur de préservation de la biodiversité. Le projet a très sensiblement été adapté pour notamment garantir la durabilité des activités de pêche. Il mobilise dès aujourd'hui des ressources financières et scientifiques sans équivalents en faveur de la connaissance et des évolutions de la biodiversité - faune et flore - marine.
Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Ministre de la Transition écologique, les acteurs de la société civile que nous représentons ne sont peut-être pas les plus bruyants. Nous avons en revanche l'absolue certitude de porter l'opinion de la très large majorité des habitants du littoral et du territoire normand.
Nous disons " oui " à ce projet parce qu'il est à la fois porteur de prospérité économique et d'emploi, de préservation de la nature et de l'environnement.
Parce qu'il fait sens, pour l'avenir de nos industries et pour celui de la planète.
Nous serons présents aux Assises de la Mer, au Havre, les 21 et 22 novembre prochains.
Nous serions honorés de pouvoir nous entretenir avec vous de l'exceptionnel potentiel de ce projet, de la gravité des conséquences de son éventuel arrêt et de
l'importance de votre soutien.
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