Austreberthe-Cailly : la revitalisation économique, ça marche !
En 2016, la fermeture du site normand de l’entreprise allemande Wild (ex-Bras Foucard) sonnait le glas de l’industrie sur la commune du Houlme (76), en périphérie de Rouen. Avec ce site de production d’arômes et colorants alimentaires fermait la dernière usine de la commune et plus d’une quarantaine de salariés étaient licenciés… Dès 2017, dans le cadre d’une convention tripartite avec l’industriel et les services de l’Etat, la CCI Rouen Métropole s’est attachée à la mise en œuvre et à l’animation de la Mission Industrielle de Revitalisation Economique (MIRE).
« Il s’agit d’un dispositif d’aide à la création et au développement d’activités industrielles et de services à l’industrie générant de nouveaux emplois industriels. Elle est mise en place pour compenser les éventuelles pertes d’emplois engendrées par les restructurations dans les entreprises », expliquent Claire Duquennoy et Denis Jouhault, en charge du dossier au sein de la CCI Rouen Métropole. Dans ce cas précis, c’est une convention de 2 ans qui a été conclue avec pour objectif de procéder à 46 contrats d’embauche, correspondant au nombre de postes supprimés et soumis à l’obligation de revitalisation.
S’engage alors un véritable travail de fourmi pour la cellule MIRE au sein de la CCI qui ira à la rencontre de plus de 200 prescripteurs, pour identifier au final 12 entreprises à accompagner pour un potentiel de 108 créations d’emploi. « Sur ces 12 entreprises, 7 projets ont bénéficié d’une intervention financière de la MIRE », détaille Claire Duquennoy. Et ce, alors même que le nombre d’entreprises pouvant prétendre à intégrer le dispositif est limité du fait des conditions d’éligibilité… Il faut en effet que ce soit des entreprises industrielles ou de services à l’industrie, qu’elles disposent d’un potentiel de développement générateur de nouveaux emplois et qu’elles soient implantées (ou en cours d’implantation) sur le territoire de la convention.
« Ce dispositif que nous mettons aujourd’hui en lumière au travers de cette clôture est une démarche importante, marquée par la conclusion de deux années de travail. Lors de la fermeture de Wild, ce sont toutes les entreprises voisines qui ont été inquiètes. Et de voir que deux ans après, il a été possible de recréer de l’emploi, notamment industriel, c’est une excellente nouvelle, surtout pour un secteur qui, en 20 ans, a perdu plus d’un million d’emplois », s’est félicité Vincent Laudat, président de la CCI Rouen Métropole, laquelle vient de prouver qu’en matière de revitalisation économique, « elle savait faire ». La chambre consulaire vient en effet de signer une nouvelle convention avec un industriel de la filière bois-papier après avoir mené à bien deux autres missions sur son territoire.
Effet levier
Sur les 12 entreprises accompagnées par le dispositif MIRE, 50 % sont des PME et 50 % des TPE. « Des dossiers adossés à un montant global de près de 8,8 M€ d’investissements pour lesquels les aides financières d’un montant global de 1,6 M€ sont en cours de finalisation. Cette démarche engendre un effet levier puisque pour 1€ de fonds privés, ce sont près de 9€ de financements publics mobilisés », précise la CCI.
Parmi ces entreprises figure Eurosteam située au Houlme, créée il y 10 ans et qui compte aujourd’hui une trentaine de 30 salariés. Unique fabriquant français de matériel de nettoyage, elle a bénéficié d’un accompagnement dans différents domaines, parmi lesquels : la recherche de compétences et le recrutement, la mise en réseau avec d’autres entreprises dans les domaines variés … L’entreprise, appuyée par l’action de la MIRE, a créé à ce jour 5 emplois sur un programme global de 12.