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D’ici 2050, la population normande sera marquée par un vieillissement accéléré

Publié le  17/08/2018
François Colombier
foule normande
3 400 000 normands en 2050, et 30 % de plus de 65 ans.
Croissance faible, recul des populations jeunes, arrivée des baby-boomers aux âges avancés : lma démographie normande manque singulièrement de dynamisme.

L’Insee estime que « si les tendances récentes se poursuivaient », la Normandie pourrait gagner 100 000 habitants d’ici 2050, pour atteindre 3 400 000 habitants.
Jusqu’en 2040, la population normande augmenterait continûment pour se stabiliser sur la période 2040 – 2050, soit une croissance moyenne de 0,1 % par an, un rythme quatre fois moindre que celui de la France métropolitaine. La Normandie deviendrait alors la 12e région française sur 13 en termes de rythme de croissance démographique, seul le Grand Est présentant des statistiques encore plus basses.
L’Eure serait le département normand le plus dynamique (+ 0,3 % de croissance par an), pour atteindre 668 500 habitants (contre 595 000 en 2013). Ce gain de 73 500 habitants constituerait l’essentiel de la progression normande, avec un apport du Calvados (+ 0,1 %, + 18 000 habitants), de la Seine-Maritime (+ 23 400, mais seulement + 1,9 % d’ici 2050) et un très léger gain (+ 3 700 habitants) dans la Manche. L’Orne afficherait une croissance négative de – 0,2 % par an, pour perdre plus de 21 000 personnes.

Excédent migratoire

La croissance de la population normande serait principalement portée par l’excédent migratoire (différence entre les entrées et les sorties), mais il faut apporter un bémol à cette statistique, due au vieillissement de la population. Les tranches d’âge quittant la région (étudiants, jeunes actifs…) sont de moins en moins fournies, et les seniors, attirés par le cadre de vie Normand, arriveraient en plus grand nombre dans la région. A noter que la Seine-Maritime serait le seul département normand à afficher un solde migratoire négatif.
Le vieillissement progressif de la population, qui concerne l’ensemble du territoire, ferait passer à 30 % le nombre de Normands de 65 ans et plus, soit une progression de 11 % entre 2013 et 2050, tandis que la proportion de jeunes de moins de vingt ans baisserait de 8 points. La Manche et l’Orne se détacheraient avec une part de seniors avoisinant les 35 %, ce qui placerait ces deux territoires parmi les vingt départements métropolitains où la présence des seniors serait la plus conséquente.
Quant au solde naturel (différence entre les naissances et les décès), il deviendrait déficitaire à partir de 2035. On compte 38 000 naissances par an aujourd’hui, elles ne seront que 34 000 en 2050, le nombre de décès passant de 31 000 à 39 000.

Par  François Colombier