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En activité depuis bientôt un an, l’entreprise E-Servo, installée sur la commune de Saint-Ouen-Sur-Iton (61) non loin de L’Aigle, est spécialisée dans le reconditionnement et la distribution de servomoteurs remis à neuf. Un marché de niche qui peine à séduire les industriels français, mais ne pose aucun problème hors de nos frontières : 80 % du chiffre d’affaires de l’entreprise sont en effet réalisés à l’international !

Si les premiers servomoteurs voient le jour dès la fin du 19e siècle, ce n’est qu’à partir des années 1970-1980 que leur utilisation se généralise, majoritairement portée par le secteur de l’industrie automobile. Des outils essentiels dont la fonction principale est de maintenir des vitesses et/ou des sens de rotation définis à l’avance. « Il s’agit d’éléments vitaux dans une chaîne de production », explique Aurélien Lebreton, le fondateur de la société E-Servo.

Après plus de 21 ans passés au sein d’une entreprise spécialisée dans la fabrication et la maintenance de servomoteurs, celui-ci a souhaité prendre un nouveau virage professionnel en créant sa propre activité, spécialisée cette fois dans le reconditionnement de servomoteurs et la vente de ce matériel afin de répondre à de nouveaux modes de consommation souhaités ou pour procéder à de l’échange standard. Du matériel dûment éprouvé sur des bancs de test avant commercialisation et qui bénéficie d’une garantie de 12 mois, « sur lequel nous n’avons enregistré aucun retour… », précise Aurélien Lebreton.

« Il faut savoir qu’en moyenne, une réparation de moteur peut prendre plusieurs semaines et que sur le marché du neuf, là encore certains délais peuvent être très longs : de 4 semaines à près de 6 mois selon les modèles. Grâce au matériel recyclé, l’industriel peut donc bénéficier d’un temps d’immobilisation limité de ses machines lors d’opérations de maintenance, mais aussi de disposer d’un levier d’action concret dans le cadre d’une démarche RSE », explique le gérant qui, avant de se lancer dans cette aventure de la création d’entreprise, s’est adjoint les services de la Chambre de Commerce et d’Industrie.

« C’est en expliquant mon projet au conseiller de la CCI Portes de Normandie que j’ai pris connaissance et pu bénéficier du dispositif « Ici je monte ma boîte ». Cela a été une étape très importante dans le processus de création, tant pour le dimensionnement de l’entreprise que pour le choix des locaux ou encore celui des statuts », assure le responsable d’E-Servo. Installée sur la zone industrielle de Saint-Ouen-sur-Iton, aux portes de L’Aigle, dans l’Orne, l’entreprise bénéficie de locaux aménagés avec des matériaux de récupération, dont d’anciens conteneurs maritimes… Une façon pour le créateur d’être en adéquation avec les valeurs de réemploi que promeut son entreprise.

Mais en dépit d’un territoire fortement industriel sur lequel elle est implantée, ce n’est ni en Normandie ni en France qu’E-Servo réalise le gros de son chiffre d’affaires. « 80 % du CA réalisé cette année l’a été sur des opérations à l’export ! Ce sont des marchés où la question du réemploi ne se pose pas… En France, en dehors des jeunes générations mais qui ne sont pas toujours à des postes décisionnaires, les industriels sont plus réticents… », assure Aurélien Lebreton qui, pour 2024, s’est fixé comme objectif de poursuivre sa prospection à l’export. Pour cela, il compte faire appel aux services de Team France Export, le service international des CCI de Normandie…

Par  Jacques-Olivier Gasly