Événements
Agroéconomie Normandie Calvados Développement international Caen Emploi Industrie

En 2021, la performance a été au rendez-vous pour Agrial

Publié le  08/04/2022
Jacques-Olivier Gasly
De gauche à droite : Ludovic Spiers, directeur général ; Arnaud Degoulet, président et Sarah Deysine, membre du comité exécutif d’Agrial
En dépit d’un contexte particulier et compliqué (Covid, Brexit…), la coopérative agricole Agrial, dont le siège est à Caen, a été en mesure de réaliser un chiffre d’affaires en hausse à 6,2 milliards d’euros (6M€ en 2020 ; 6,1M€ en 2019). Elle a également poursuivi ses investissements (180 millions d’€) et redistribué un tiers de ses résultats nets à ses adhérents, soit 20 millions d’euros.

« Nous sommes très résiliants car nous sommes au cœur de plusieurs métiers. C’est d’ailleurs ce qui nous permet d’avoir des résultats conformes à nos objectifs », se sont félicités, lundi 4 avril 2022, Arnaud Degoulet et Ludovic Spiers, respectivement président et directeur général d’Agrial. Née en 2000 de la fusion de 3 coopératives normandes, Agrial compte aujourd’hui parmi les 10 plus grosses coopératives françaises. Il s’agit également d’un acteur national et international : avec sa marque Florette, Agrial est ainsi le premier producteur européen de salades et de légumes frais prêts à l’emploi. Mais Agrial, c’est aussi et avant tout un employeur avec 22 200 salariés dont 13 000 en France, propriété à 100 % des 12 000 agriculteurs qui la compose…

« Dès 2020, au début de la crise sanitaire, nous nous sommes mis en « mode survie » et pour 2021, nous pensions pouvoir enfin sortir de cette crise. Finalement cette année a été encore plus compliquée : nous ne savions pas si nous allions sortir ou pas de la crise, la restauration a été fermée pendant 5 mois et nous avons beaucoup souffert du Brexit en raison de notre présence en Angleterre. Nous y avons sur place 7 usines où nous avons manqué de personnel et de matières premières. Et alors que nos carnets de commandes étaient bons, nous ne pouvions pas fonctionner normalement. »

Au chapitre des difficultés, 2021 a également été marquée par d’importantes hausses. « Nous devons faire face à une pression des inflations de toute part, que ce soit sur la masse salariale ou sur les prix de l’emballage avec des hausses jusqu’à 30 %, sans possibilité de négocier du fait du nombre restreint d’acteurs… Or nous devons faire le tampon entre ces augmentations, une répercussion sur les prix de vente et au final, le consommateur. Et c’est d’ailleurs cette inflation qui explique en partie l’augmentation de notre chiffre d’affaires, notre excédent brut d’exploitation (EBE) demeurant le même que l’année dernière », détaille le directeur de la coopérative.

2022 : une année tout aussi compliquée

Si l’exercice 2022 est loin d’être terminé, les responsables d’Agrial demeurent préoccupés. « La crise COVID n’est pas complètement terminée, les effets du Brexit sont en cours de résolution, mais pour que la situation redevienne favorable, il faudrait que l’immigration reparte pour pouvoir recruter, mais les signaux actuels ne vont pas dans ce sens. Il faut ajouter à cela cette troisième crise liée à la guerre en Ukraine qui va avoir de sérieux impacts sur l’agriculture… ».

Quoi qu’il en soit, la coopérative entend bien poursuivre son développement au travers de diverses actions, dont le développement d’une marque employeur, dans un premier temps, afin de mieux être identifié du grand public et de pouvoir recruter à la hauteur des besoins. Des réflexions sont également en cours chez Agrial qui souhaite créer sa propre école de maintenance afin de pourvoir à ses besoins propres. Enfin en 2022 l’export demeurera un axe de développement stratégique pour la coopérative : « tant que nous continuerons de gagner plus d’argent à l’international qu’en France et que nos projets auront du sens pour nos adhérents et seront en lien avec notre projet coopératif, nous poursuivrons ces actions », ont assuré ses représentants.

Par  Jacques-Olivier Gasly