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En Normandie, le secteur du tourisme devra compter sur l’ultra-proximité !

Publié le  07/05/2020
Jacques-Olivier Gasly
Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du tourisme
Alors que la « Phase I » du déconfinement est fixée au 11 mai, les professionnels normands du tourisme participaient mercredi 6 mai à une table ronde organisée par Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du tourisme. L’occasion de faire un point sur l’accompagnement dont a déjà bénéficié le secteur et sur les perspectives à venir.

« Le tourisme est un moteur économique important qui enregistre actuellement des pertes de recettes avoisinant les 10 à 15 milliards d’euros. C’est pour cette raison que la filière a été érigée en priorité nationale par le chef de l’Etat et qu’elle a pu bénéficier de différents outils de soutien, notamment le recours à l’activité partielle ou encore les prêts garantis par l’Etat (PGE) à 90%. En Normandie, cet outil a été sollicité par 2 500 entreprises éligibles pour un total de 164 millions d’euros. Cela représente un ticket moyen de 66 000 euros, essentiellement des TPE et des PME puisque les dossiers portent sur des chiffres d’affaires de l’ordre de 250 000 à 300 000 euros », a ainsi détaillé Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du tourisme, faisant de ce secteur, le deuxième en terme d’accompagnement.

Pendant près de 3 heures, le secrétaire d’État au Tourisme s’est ainsi entretenu avec différents responsables de sites touristiques et propriétaires de lieux d’hébergement afin de prendre le pouls d’une situation qu’Hervé Morin, président de la Région Normandie, n’a pas hésité à qualifier de « naufrage apocalyptique ». Une réunion au cours de laquelle le secrétaire d’État au Tourisme a également tenu à présenter les modalités de la « préparation » à la reprise.

« On ne parle là que de préparation parce qu’il y a un certain nombre de prérequis sanitaires, et en termes de calendrier, nous nous donnons rendez-vous à la fin mai pour fixer les modalités d’ouverture, les calendriers des activités touristiques, tout simplement parce que nous avons besoin d’avoir un retour d’expérience sur la première phase du déconfinement. On a besoin de 15-20 jours pour voir comment évolue le virus et rien ne serait pire qu’une deuxième vague et de donner trop tôt une date autour de laquelle s’organiseraient les professionnels du tourisme. Qu’ils embauchent des saisonniers, fassent des stocks et qu’au final cette date soit remise en cause… ».

D’ici là, c’est donc à un tourisme d’ultra-proximité, dans un rayon de 100 kilomètres, auquel certains professionnels vont pouvoir prétendre. Et c’est bien pour que cette distance soit respectée par le plus grand nombre, que Jean-Baptiste Lemoyne a tenu à justifier la décision du Premier ministre de fermer les accès aux plages jusqu’au 2 juin. « Elles agissent comme « des aimants ». Il y a une attractivité telle de la plage qu’au-delà des résidents, leur ouverture pourrait attirer un grand nombre de personnes qui ne seraient pas en droit d’y aller, au regard des règles énoncées », a-t-il justifié.

Quid des saisonniers à la reprise ?

« Pour les saisonniers, le sujet de leur recrutement se posera essentiellement à partir de juin, au moment où les professionnels auront eux-mêmes de la visibilité sur leur calendrier. Dans cet esprit, nous travaillons à la mise en place d’une plateforme numérique avec l’Institut Français du Tourisme qui déploie l’outil, afin de permettre les mises en relation. Par ailleurs, nous avons fait en sorte de décaler pour eux l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance chômage de telle sorte qu’ils ne soient pas pénalisés, dans la mesure où celle-ci prévoyait un durcissement des règles pour l’acquisition des droits. Ainsi ceux qui n’ont pas pu commencer la saison comme ils le font habituellement en avril ou en mai, conservent leurs droits », a ainsi conclu le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du tourisme.

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Par  Jacques-Olivier Gasly