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Energie – Safe peinture (27) : innover pour absorber les hausses !

Publié le  08/08/2023
Jacques-Olivier Gasly
Spécialisée dans la fabrication de peinture pour le secteur du bâtiment, l’usine des peintures SAFE située à Hondouville (27), entre Louviers et Evreux, a su faire preuve d’ingéniosité pour contrer la hausse des cours de l’énergie. Des aménagements tous mis en place après concertation avec l’ensemble des équipes…

Depuis 1960, la société des Peintures SAFE fabrique des peintures pour le secteur du bâtiment. Aujourd’hui partie intégrante du groupe ONIP (plus grand fabricant français indépendant de peintures intérieures et extérieures pour le bâtiment), elle fabrique en marque propre ou pour le compte de distributeurs, des peintures destinées aux professionnels du bâtiment, peintres, décorateurs et particuliers.

« Nous disposons sur ce site d’une unité de fabrication de peinture, de conditionnement ainsi qu’un centre de stockage et d’expédition », détaille Frédéric Nonché, responsable de l’établissement dont l’un des bâtiments stratégiques, destiné à la production des peintures, est situé juste au-dessus d’un bras de l’Iton, la rivière voisine. Des bâtiments dont les plus récents remontent à plus d’une quarantaine d’années…

« Le chauffage a été pour nous une véritable source d’inquiétude lorsqu’à la fin de l’été dernier, nous avons été confrontés à deux annonces : celle d’un possible hiver rigoureux et celle d’une hausse des cours de l’énergie avec de possibles coupures d’approvisionnement en cas de pic de consommation… Nous avons donc étudié tous ensemble les pistes envisageables d’amélioration afin d’anticiper et de limiter les effets annoncés », explique le responsable qui a également dû gérer une autre problématique, celle de la hausse des prix appliquée par différents fournisseurs, allant de 20 à 30 % selon les cas, sans qu’il soit systématiquement possible de les répercuter…

Le processus de fabrication des peintures produites sur ce site nécessitant l’utilisation de compresseurs, un premier travail a consisté à récupérer la chaleur qui s’en dégageait pour les acheminer vers les vestiaires. « Avec ce système, les collaborateurs ont pu bénéficier tout l’hiver d’un espace confortable, chauffé par la seule énergie des machines. Ensuite, pour limiter l’utilisation de l’outil de production au strict nécessaire, nous avons réorganisé et optimisé nos cycles, en proposant aux collaborateurs de passer sur un rythme de 32 heures sur 4 jours, de novembre à février, période où l’activité est traditionnellement la plus creuse et de récupérer ces heures dès le mois de mai, du fait de la saisonnalité de nos productions », poursuit Frédéric Nonché. Une décision tout de suite adoptée par les collaborateurs et surtout immédiatement palpable : en l’espace de deux mois, l’entreprise a économisé quelque 1 500 euros, « à tonnage fabriqué équivalent », souligne le responsable.

Outre ces mesures et la pose de double-vitrage pour les parties abritant le personnel de bureau, la société des Peintures SAFE vient également de lancer une étude en concertation avec un cabinet spécialisé afin d’évaluer l’opportunité que l’entreprise aurait à installer une mini-centrale électrique pour récupérer l’énergie hydraulique du bras de rivière sur lequel elle est située. « C’est une chance pour nous : l’espace sur lequel nous sommes installés a toujours eu une vocation industrielle attestée depuis 1862. S’y sont ainsi installées successivement des productions de briques, d’huile végétale ou encore de bougies. Mais surtout, ce site est également titulaire d’un « droit d’eau », attesté sur la carte de Cassini… », complète Frédéric Nonché.

Par ailleurs, afin d’augmenter le confort des collaborateurs et pour limiter l’empreinte carbone de l’entreprise, choix a été fait de passer l’ensemble des éclairages en LED, et de procéder à la pose de détecteurs sur les parties extérieures et dans les vestiaires.

Par  Jacques-Olivier Gasly