Holophane : les acteurs économiques plus que jamais mobilisés

Spécialisée dans la fabrication de phares antibrouillard (numéro un mondial) et de la fabrication de lentilles pour les éclairages automobiles (numéro deux mondial), l’entreprise Holophane est en redressement judiciaire depuis le 2 novembre 2022. La période d’observation pourrait être prolongée jusqu’au 2 novembre 2023, avec un point d’étape fixé devant le tribunal à la date du 20 juillet 2023.

« L’écosystème de reprise d’Holophane est désormais plus favorable. Un plan industriel sérieux a été finalisé et validé il y a quelques jours, mobilisant une vingtaine d’entrepreneurs normands qui se sont engagés financièrement pour rendre possible cette sauvegarde », s’est ainsi félicité Gilles Treuil (Groupe Treuil), l’un des porteurs du projet, aux côtés de Nicolas Riou (Glass Expert) et de l’Américain Tim Gollin (ex-Arc International). A l’occasion de cette échéance, tous trois ont pu présenter devant le tribunal le projet industriel et ses perspectives pour la reprise de ce fleuron industriel normand.

Une étape importante dans ce dossier, dans la mesure où pas moins d’une vingtaine de chefs d’entreprises normandes (21 pour être précis), ont décidé de s’engager pour la sauvegarde d’Holophane. Depuis le mois de novembre 2022, la CCI accompagne l’entreprise Holophane et est active aux cotés des services de l’Etat, de la préfecture de l’Eure, de la Région Normandie, du maire des Andelys et l’administrateur judiciaire pour trouver des repreneurs et un nouveau business modèle. La CCI et tout particulièrement Delphine Wahl, sa directrice, a été en appui de Gilles Treuil et Nicolas Riou pour constituer le consortium normand. Cette équipe a en effet entrepris de solliciter des entrepreneurs régionaux (60% sont issus du département de l’Eure, 65% sont des entrepreneurs industriels) afin qu’ils s’engagent financièrement, pour rendre possible ce plan de sauvegarde.

« Je dois dire que j’ai été excessivement impressionné par cette mobilisation sans réserve de la part des industriels normands. Et tous ont eu la même réaction : Holophane est une entreprise avec un savoir-faire et des collaborateurs qui maîtrisent un process unique qu’il faut impérativement préserver ! », complète Nicolas Riou, investi à titre personnel dans le projet, ses activités dans le secteur du verre et celles d’Holophane n’ayant pas de complémentarité.

« Aujourd’hui, ce qu’il nous faut, c’est trouver de nouveaux débouchés, puisque l’industrie automobile, qui était l’une des principales productions de l’usine, a fait le choix de s’orienter vers des matériaux plastiques pour la production de ses optiques. Tim Gollin a pensé à la fabrication de hublots de machines à laver, réalisés en verre pressé (ce qui est le cœur de métier d’Holophane), ce qui constituerait un acte fort de relocalisation, ce type de production ayant quitté la France depuis l’année dernière », complète le chef d’entreprise.

« Je tiens à remercier la mobilisation de nos entrepreneurs qui ont répondu présents à ce projet de sauvegarde d’une entreprise aux savoir-faire exceptionnels et les représentants des salariés qui eux aussi soutiennent notre démarche », a également tenu à souligner Gilles Treuil à la sortie de l’audience. Décision du tribunal la semaine prochaine avec un argument à ne pas négliger : dans son tour de table, le consortium a déjà réuni 2,1 millions d’euros pour porter ce projet.