Journée dédiée à la sécurité numérique et à la sécurité économique, le SecNumEco aide les entreprises à faire face aux enjeux !
Attaques à but lucratif, déstabilisation, espionnage… le risque de cyberattaque est aujourd’hui bien réel et de l’aveu même de Gustave Gauquelin, chef du service de l’information stratégique et de la sécurité économique (Sisse), « la question n’est pas de savoir si vous serez attaqué, mais quand… ». Ainsi, au cours de l’année 2024, année sensible du fait de l’organisation des JO, la France a été particulièrement exposée en matière de risque. L’ANSSI et ses 656 agents ont ainsi eu à faire face à quelque 4 386 événements de sécurité, soit une hausse de 15 % par rapport à l’année précédente.
Des événements souvent de grande portée, orchestrés sans cible particulière, mais conçus de manière à toucher le plus de personnes possible sur une même vague. De plus, 750 de ces événements ont été catégorisés en « menace de sécurité économique » sur l’année 2024, contre 340 en 2020…
« Ce risque, les entreprises doivent absolument en avoir conscience », souligne Yves Lefebvre, président de la CCI Seine-Estuaire à l’occasion de l’ouverture de cette journée, tout en rappelant que ces différentes salves d’attaque avaient réussi à toucher au total quelques 15 000 entreprises. Afin d’informer, mais aussi d’accompagner les entreprises dans cette prise de conscience, plusieurs tables rondes ont été organisées, permettant tant de mieux comprendre les enjeux que de capitaliser sur cette prise de conscience.
« Le risque premier pour une entreprise, c’est la captation d’un savoir-faire ou la paralysie de son activité à la suite d’une action malveillante, qu’elle soit numérique ou physique. Et lorsque vous évoluez sur un secteur dit « sensible », sachez que vous pouvez bénéficier d’un accompagnement de l’Etat au travers du PPST, le dispositif de protection du potentiel scientifique et technique de la Nation », explique l’officier Maxime, de la DGSI (direction générale de la Sécurité intérieure). Ainsi, sous réserve de la mise en place de différentes procédures et la réalisation d’espaces dédiés sécurisés et à accès limités, les services de renseignements peuvent assurer pour l’entreprise (acteurs publics ou privés) un « criblage » des profils d’intervenants extérieurs, par exemple. Et lorsqu’une structure est placée sous le sceau du PPST, toute atteinte qui lui est portée passe sous le coup d’une infraction pénale.
A l’occasion des différentes tables rondes organisées lors de cet événement, un coup de projecteur a également été mis sur les aspects psychologiques des attaques, souvent méconnus ou sous-estimés.
« Au sein de notre groupe, nous avons été victimes d’une grosse attaque en 2021. Une attaque dont nous avons mis plus d’une année à nous relever. Et en interne, tout le monde se rappelle de la date. C’était il y a 4 ans… On pourrait donc logiquement se dire que tout cela est derrière nous. Eh bien, pas du tout », explique Jean-Marc Aubert, responsable sécurité du groupe Afnor.
« Il y a encore quelques semaines, nous avons vu arriver une personne en panique totale car elle venait de cliquer sur un message frauduleux… Elle était terrorisée à l’idée de nous replonger dans la situation que nous avions connue. Fort heureusement, il n’y a pas eu de conséquences, mais le poids de la culpabilité est quelque chose que l’on ne soupçonne pas. Aussi, au même titre qu’une entreprise doit désormais disposer d’un classeur papier de reprise d’activité où tout a été pensé en amont, avec qui doit faire quoi, vous devez également intégrer les risques psycho-sociaux ».
Une réflexion qui, au sein de sa structure, a débouché sur une prise de position : ne jamais révéler en interne qui était l’auteur du clic fatal !