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Le renouveau de l’Hôtel de Dieppe à Rouen

Publié le  19/12/2019
Jacques-Olivier Gasly
Pierre Gueret, président du groupe “Maison Gueret 1880” & Julien Marchal Gueret, directeur de l’Hôtel de Dieppe 1880
Les lumières de l’Hôtel de Dieppe illuminent de nouveau l'immense façade Art Déco située juste en face de la gare de Rouen. Un lieu emblématique passé à deux doigts de la fermeture… et de la destruction !

La date du 23 décembre 2019 fera sans nul doute partie des moments forts de la saga Gueret à Rouen. Après deux années de fermeture pour cause de travaux, le vaisseau amiral de “Maison Gueret 1880”, groupe familial composé de 11 établissements et de pas moins de 200 collaborateurs en postes fixes, va rouvrir ses portes. “Nous allons faire les choses progressivement”, prévient Pierre Gueret, le président du groupe. “Si nous ouvrons l’hôtel et le bar dès le 23 décembre, l’ouverture du restaurant, elle, n’interviendra pas avant le mois de mars 2020, c’est-à-dire pour les 140 ans de l’établissement”.

Pendant près de 22 mois de travaux titanesques, tout l’hôtel a été entièrement démonté puis reconstruit. “Les planchers ont été retirés, les fondations mises à nu. A l’emplacement du bar, que nous avons reconstruit à l’identique de celui où fut créé le célèbre cocktail “Ambiance”, il n’y avait plus qu’un trou béant… Il ne restait plus que la façade comme carapace d’un énorme vide”, explique Julien Marchal Gueret, directeur de l’Hôtel de Dieppe 1880, heureux de prendre progressivement possession des lieux et impatient de retrouver le contact du client.

“Ceux qui nous connaissaient avant, ne seront pas dépaysés. Nous avons gardé nos salons au premier étage, la réception se situe au même endroit et nous avons également conservé l’emplacement de l’ascenseur, qui a été le premier installé en son temps à Rouen. Les parquets, restaurés, ont également été repositionnés. En revanche, sur tout ce qui ne se voit pas, nous avons joué la carte de la modernité. Les écrans sont en IP-TV et chromecastables, toutes les literies sont neuves et nous sommes passés de 41 chambres à 37 pour offrir plus d’espace aux clients et également proposer un appartement familial. Enfin lorsque nous avons fermé, nous étions sur une classification 3 étoiles. Aujourd’hui nous en affichons 4”, détaille fièrement le maître des lieux.

“Nous ne pouvons malheureusement pas aborder les montants financiers de l’opération car des expertises sont toujours en cours pour déterminer les responsabilités*, mais ce qui est certain, c’est que nous n’aurions jamais été en mesure de réaliser cette opération s’il n’y avait eu la sécurisation financière du groupe”, concède Pierre Gueret. Un choix irrationnel à l’échelle d’une génération d’entrepreneurs mais qui une fois de plus s’inscrit dans une volonté de transmettre et de perpétuer une tradition qui a vu le jour en 1880.

C’est en effet en pensant à la 6ème génération qui fait actuellement son entrée au sein du groupe, et à la 7ème qui n’est pas encore née, que la décision de reconstruire en intégralité l’Hôtel de Dieppe a été prise. A terme, 30 personnes seront nécessaires pour assurer le bon fonctionnement de l’établissement.

*En février 2013, à la suite d’importants travaux d’urbanisme (démolition-reconstruction) réalisés en proximité directe de l’hôtel, la pointe de la façade s’est affaissée de plusieurs centimètres, nécessitant la fermeture de 12 chambres. Une situation qui ne cessera de se dégrader jusqu’en 2015, avec la promulgation d’un arrêté municipal de péril imminent. Décision est alors prise de procéder à la reconstruction de l’établissement en préservant uniquement la coque du bâtiment, tout l’intérieur étant voué à la destruction. L’installation d’une centaine de pieux à 30 mètres de profondeur sera préalablement nécessaire à la réalisation de nouvelles fondations pour assurer la stabilité de l’édifice.

Par  Jacques-Olivier Gasly