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Les buralistes et les CCI unis pour réinventer la profession

Publié le  20/06/2024
Jacques-Olivier Gasly
De gauche à droite : Mélanie Féliza, conseillère entreprise au sein de la CCI Portes de Normandie, Adrien Henry, élus de la CCI Portes de Normandie et Fabrice Lefebvre, président de la Fédération des buralistes de l'Eure.
Confrontés à une érosion des ventes en raison de prix toujours plus élevés, les buralistes doivent se réinventer. Afin de les accompagner dans cette démarche, une convention nationale unit les buralistes et les CCI. Pour les départements de l’Eure et de l’Orne, celle-ci vient d’être renouvelée !

Proposé par les Chambres de Commerce et d’Industrie, en partenariat avec La Fédération des Buralistes, l’« Audit Buraliste » est un dispositif national d’accompagnement destiné à faire évoluer les points de vente de ces professionnels. Du simple rajeunissement du point de vente à la diversification commerciale, cet audit est proposé dans le cadre de conventions départementales. Pour la CCI Portes de Normandie, qui couvre à la fois les départements de l’Eure et de l’Orne, celle-ci vient d’être renouvelée.

« Depuis 25 ans que je suis installé, je peux vous confirmer que notre métier a profondément évolué ! A lui seul, le tabac représentait 75 % de notre chiffre d’affaires. Aujourd’hui, il n’excède pas les 40 %… En contrepartie, nous nous sommes ouverts de nouveaux services tels que le compte Nickel, ce qui nous a propulsé au rang de 1er maillage bancaire de France et demain, et à titre d’exemple, dès la fin du mois, les usagers de l’A13 qui circuleront en flux libre pourront se rendre chez moi pour s’acquitter de leur péage avec le dispositif Nirio », détaille Fabrice Lefèbvre, président de la fédération des buralistes de l’Eure et gérant du Bar Tabac « Le Rolivalois » à Val-de-Reuil.

« Le but de ces audits, c’est, en analysant le point de vente et sa localisation, de pouvoir proposer des alternatives qui vont aider le commerçant à développer son chiffre d’affaires. Pour cela, nos conseillers se rendent chez le buraliste afin de poser un regard neuf sur le commerce et faire des propositions. Il s’agit d’une prestation payante, mais intégralement remboursable si l’entreprise engage les travaux nécessaires », détaille Adrien Henry, élu de la CCI Portes de Normandie, tout en insistant sur le fait que selon les cas, ces travaux pouvaient eux-aussi faire l’objet d’une prise en charge financière.

« On ne le mesure pas assez, mais le regard d’une personne extérieure, c’est important. Dans mon commerce, cela m’a permis de mieux régler le flux de circulation, d’installer des écrans vidéo et d’aménager un espace d’information pour conseiller les clients sur les différentes alternatives au tabac que sont les vaporettes », poursuit Fabrice Lefèbvre.

Un accompagnement plus que jamais indispensable pour ce secteur dont les adhérents connaissent de grandes difficultés. On estime en effet entre 30 et 40 % le nombre de bureaux de tabac en difficulté financière, notamment en raison du développement du marché parallèle de la vente du tabac. Un phénomène qui ne concerne plus seulement les commerçants frontaliers de pays où les prix peuvent varier de 50 %. Désormais les trafiquants n’hésitent plus à installer leurs propres « usines », au cœur-même des territoires ! En France, le nombre de buralistes (80 000 emplois) serait ainsi passé de 30 000 à 23 000 en l’espace de seulement 10 ans…

Par  Jacques-Olivier Gasly