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Pandémie : quel est l’impact sur l’immobilier de bureau en Normandie ?

Publié le  07/12/2021
Jacques-Olivier Gasly
« Bureau de demain » ! L'enquête des CCI Rouen Métropole et Caen Normandie et de l'Observatoire du Bureau et de l’Activité en Normandie auprès des chefs d’entreprise normands

Avec l’apparition du COVID-19, l’économie a connu un arrêt brutal en 2020, donnant lieu à une chute de plus de 8% du PIB. Période au cours de laquelle les entreprises ont également été incitées à pratiquer le télétravail pour plus de 41% de salariés. Partant de ce constat, la CCI Rouen Métropole, la CCI Caen Normandie et l’Observatoire du Bureau et de l’Activité en Normandie (OBAN) ont interrogé près de 480 entreprises sur les territoires concentrant le plus d’entreprises tertiaires, notamment l’Agglomération de Caen Normandie et la Métropole de Rouen. Objectif : voir si les conséquences en Normandie étaient les mêmes qu’en Ile-de-France, où dans le quartier La Défense par exemple, de grandes mutations sont en cours ?

Open space, Flex office ?

Si les bureaux de type individuel fermé sont de loin les plus utilisés (70%), 30% des entreprises interrogées utilisent des open spaces avec bureaux attitrés et seulement 4% pratiquent le flex office (espace de travail dans lequel les collaborateurs n’ont pas de bureau attitré dans l’open space). De plus, concernant les open spaces, 46% souhaiteraient le pratiquer à l’avenir (+16%) en raison de son attractivité « espace / coût » pour l’entreprise. Des chiffres à confronter à la vision des salariés qui décrivent les open spaces comme « source de déconcentration » pour 44% des salariés et « source d’inefficacité » à 18%. 31% le considèrent en revanche comme « créateur de synergie » et 77% comme « source d’efficacité ».

Le télétravail épiphénomène ou révolution ?

52 % des dirigeants estiment qu’un mixte entre présentiel et télétravail est idéal et 59% sont prêts à accorder au moins 1 jour de télétravail par semaine. Parmi ces entreprises, la moitié irait jusqu’à 2 jours par semaine. Par ailleurs, 39% des dirigeants interrogés estiment que le télétravail va augmenter dans les années à venir et ils sont surtout 43 % à estimer que le télétravail entraînera davantage d’investissements dans les technologies de communication.

Quel bureau pour 2030 ?

Si le télétravail tend à se développer dans les années à venir, quelles seront les conséquences pour l’immobilier de bureau ? Constatant qu’à court terme 80% des entreprises n’envisagent pas de muter, il leur a été demandé de se projeter à plus long terme et d’imaginer le bureau à horizon 2030. Les résultats de l’enquête montrent que si à l’avenir, il y aura un affaiblissement des bureaux dits « historiques » (54% des entreprises considèrent que le bureau individuel fermé sera encore présent dans 10 ans), les espaces ouverts seront plus nombreux : 37% des entreprises interrogées imaginent les open spaces comme l’immobilier de demain, et elles sont 24% à penser la même chose du flex office.

L’environnement de l’entreprise bouleversé lui aussi

D’autres changements sont également à souligner en ce qui concerne l’environnement des entreprises : 39% préconisent en effet le Home work. Ce nouveau mode d’aménagement lie dans un même immeuble la possibilité de regrouper locaux d’activités ou bureaux et lieux d’habitation. De plus, 35% des entreprises interrogées estiment que l’immobilier de bureau de demain sera composé d’espaces naturels à l’intérieur et autour des entreprises. Enfin 27% des dirigeants interrogés souhaiteraient davantage de synergies entre les entreprises (restaurant, parking partagés).
A travers ces chiffres, de nouvelles tendances se dessinent dans l’environnement de l’entreprise. Les bureaux individuels et les open spaces devraient peu à peu laisser place à des environnements plus « eco friendly », plus ouverts et naturels liant lieu de vie professionnel et personnel.

De nouveaux services demain ?

68% des dirigeants interrogés imaginent se rendre au travail en transports partagés (covoiturage, autopartage entre salariés et entreprises). 46% d’entre eux aspirent à davantage de transports en commun, que ce soit au sein de la Métropole ou dans des communes moins urbaines. Enfin, 19% d’entre eux envisagent davantage de services de loisirs partagés ou des lieux de repos inter-entreprises.

Par  Jacques-Olivier Gasly