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Riou Glass mise sur l’innovation du verre

Publié le  16/02/2021
Jacques-Olivier Gasly
Présentation des nouveaux développements du clavier en verre antimicrobien du bureau R&D de Riou Glass
Confrontée à la crise du COVID, l’entreprise normande Riou Glass, dont le siège est à Honfleur, a été dans l’obligation de procéder à une mise au chômage partiel d’une grande partie de ses effectifs lors du premier confinement. Elle mise aujourd’hui sur les produits innovants pour bénéficier du plan France Relance.

Groupe français familial et indépendant créé en 1979 par Pierre et Christiane Riou, Riou Glass est un acteur majeur du marché du verre en France et à l’international. Aujourd’hui composé de 18 usines implantées en France métropolitaine et à la Réunion, le groupe compte près de 1 000 collaborateurs. « Dès la mise en place du confinement, la quasi-totalité des chantiers se sont arrêtés. L’activité de nos clients a été stoppée net et en cascade, nous avons été contraints de recourir au chômage partiel pour 750 de nos collaborateurs », explique Christine Riou-Feron, fille du fondateur et présidente du directoire de Riou Glass.

Une situation qui a immédiatement conduit le groupe à solliciter des aides spécifiques de l’Etat, PGE compris. « Nous avons également déposé des dossiers au titre du plan de soutien France Relance mis en place par le Gouvernement », explique Christophe Vergnaud, directeur général de Riou Glass à ses invités du jour : le préfet de l’Eure Jérôme Filippini, Corinne Blanchot-Prosper, sous-préfète de l’arrondissement de Bernay et la députée Marie Tamarelle-Verhaeghe. Une visite organisée tant pour dévoiler son savoir-faire et ses innovations que pour faire part aux représentants de l’État de leurs difficultés de terrain.

« Figurez-vous que pour le remboursement du PGE, les banques nous demandent de nous positionner au plus tard fin mars sur le mode de remboursement ! Si nous remboursons tout de suite, le taux sera de 1 à 1,5 %. Mais si nous optons pour un remboursement différé, les taux grimpent de manière exagérée alors que nous sommes sur un dispositif garanti à 90 % par l’Etat… », déplore le fondateur Pierre Riou, aujourd’hui président du Conseil de Surveillance.

Autre difficulté exprimée par le groupe, la complexité et la rapidité à laquelle certains dossiers doivent être retournés « Nous ne sommes pas des professionnels de la chasse aux aides et afin d’y parvenir, nous avons été dans l’obligation de faire appel à des stagiaires de l’Essec pour nous aider dans ces démarches », souligne Christine Riou-Feron dont le groupe , qui avoisine en temps normal les 200 millions d’euros de chiffre d’affaires, s’est construit au fil des années sur la seule base de l’autofinancement…

L’innovation, remède à la crise

Afin de faire face à la crise, l’entreprise familiale a donc décidé d’accélérer la mise sur le marché de certains produits innovants. « Nous avons développé un clavier d’ordinateur antimicrobien réalisé en verre haute résistance. Grâce à sa surface lisse et hygiénique, il est possible de le désinfecter facilement et de lutter de ce fait contre la propagation des virus », détaille Christine Riou-Feron qui, par le biais d’un partenariat avec le Crédit Agricole Normandie-Seine, a offert 330 claviers pour les hôpitaux normands en pleine crise sanitaire. Un produit qui fait actuellement l’objet de nouveaux développements pour intégrer le Touchpad et le Bluetooth…

« Par ailleurs nous venons de présenter une nouvelle gamme de radiateurs chauffants en verre, particulièrement esthétiques et pour lesquels de nombreuses options de décoration sont possibles depuis notre nouvel atelier de sérigraphie », complète Christophe Vergnaud. Un verre que l’innovation a rendu « conducteur », lui permettant ainsi de chauffer ou de s’opacifier à la demande, pour se protéger des rayons du soleil ou encore rendre une salle de réunion totalement confidentielle d’une simple pression sur une télécommande. « Le verre, c’est aussi un formidable isolant qui, s’il était bien utilisé, c’est-à-dire le bon verre au bon endroit, permettrait d’économiser la production annuelle de deux centrales nucléaires… », assure le directeur.

Par  Jacques-Olivier Gasly