Vernon au cœur de la stratégie spatiale française
Après s’être félicité du rôle des salariés du site d’ArianeGroup Vernon pour leur rôle dans le développement du nouveau lanceur Arianne 6, élément central de l’accès européen autonome à l’espace dans le cadre des accords conclus avec l’Allemagne et l’Italie (avec des garanties de production et des perspectives d’activité au site de Vernon), Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance a également annoncé les premiers dispositifs de France 2030 pour le secteur spatial. Doté de 1,5 milliard d’euros ce plan est construit autour de deux priorités : rattraper le retard sur certains segments de marchés clés comme les lanceurs réutilisables ou les constellations, et investir dans les nouveaux usages.
« Le site industriel de Vernon ne sera pas abandonné parce qu’il a des compléments stratégiques pour le pays, parce que c’est l’avenir de l’aventure spatiale qui en dépend […] Le site de Vernon, après les choix stratégiques que je vais vous annoncer ce matin, aura davantage d’emplois en 2025 qu’il en a aujourd’hui. Vous avez 830 emplois aujourd’hui sur le site de Vernon, vous en aurez près de 1 000, 950 exactement en 2025 », a ainsi expliqué le ministre.
Car au-delà de la production des lanceurs, l’avenir du site industriel de Vernon s’inscrit également dans la propulsion aéronautique via l’accord signé en présence du ministre entre ArianeGroup et ses actionnaires, Airbus et Safran, qui permettra aux trois entreprises de s’appuyer sur l’expertise de Vernon et sur leurs moyens de R&D et de tests pour développer la propulsion à hydrogène liquide dans les avions zéro carbone de demain.
Mais ce déplacement normand du ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance a aussi et surtout été l’occasion de préciser les premiers dispositifs de France 2030 pour le secteur spatial doté de 1,5 milliard d’euros et construit autour de deux priorités : rattraper le retard sur certains segments de marchés clés comme les lanceurs réutilisables ou les constellations, et investir dans les nouveaux usages.
Un appel à projet ouvert aux start-ups sera ainsi lancé d’ici la fin de l’année pour encourager notamment le développement des mini et micro-lanceurs français. Les moyens de test moteur de Vernon pourront être utilisés et le site de Kourou sera également adapté afin de permettre le lancement de micro et minilanceurs européens.
« ArianeGroup va lancer son propre projet de mini lanceur et réutilisable : Maïa […] Nous allons rattraper un choix stratégique mauvais d’il y a dix ans pour enfin que la France et l’Europe aient un lanceur réutilisable […] Notre objectif est clair, le premier tir d’un lanceur réutilisable va avoir lieu en quatre ans en 2026. C’est l’objectif que nous fixons aux ouvriers, aux techniciens, aux ingénieurs de Vernon. Le lanceur réutilisable en plus du succès d’Ariane 6, doit pouvoir être opérationnel en 2026. Je sais que le calendrier est court, mais si on ne se met pas un peu l’épée dans les reins, en général, on n’arrive à rien », a conclu Bruno Le Maire.