Une zone d’emploi (ZE) est un territoire à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent. Ces espaces constituent un maillage géographique adapté pour conduire les diagnostics économiques à un niveau territorial fin. En 2020, la refonte nationale de ce zonage par l’Insee et la Direction statistique du Ministère en charge du travail et de l’emploi (DARES) abouti à un nombre total de zones d’emploi est en légère diminution au niveau national (306 contre 318 pour le zonage de 2010) et à 24 zones d’emploi en Normandie, l’une des plus industrielles de France.
Les zones d’emploi englobant les quatre principales agglomérations normandes présentent des économies diversifiées. Les autres zones, de taille plus modeste, sont quant à elles davantage spécialisées et tournées soit vers l’industrie (dans le nord de la Seine-Maritime et l’Orne), soit vers l’agriculture (dans la Manche et l’Orne) ou encore vers le tourisme sur certains littoraux calvadosiens ou manchois. Enfin, certaines zones d’emploi comptent moins d’emplois que d’actifs résidents et se caractérisent par une identité plus résidentielle.
De grandes agglomérations qui concentrent une large part de la population et de l’emploi
Les zones d’emploi de Rouen, Caen, Le Havre et Cherbourg-en-Cotentin font partie des « Autres grandes agglomérations dotées de gros employeurs », la Normandie ne comptant pas de « grande agglomération à forte concentration de fonctions métropolitaines », et concentrent 49 % de l’emploi total et 46 % de la population des zones d’emploi présentes en Normandie. Leur système productif est davantage structuré par les grands établissements puisqu’il rassemble 58 % des effectifs des établissements de plus de 250 salariés des zones d’emploi normandes.
Il s’agit essentiellement d’implantations industrielles majeures au sein de ces berceaux historiques de la fabrication, mais aussi de centres hospitaliers. Ces territoires possèdent en effet une vocation tertiaire affirmée et concentrent 58 % des cadres des fonctions métropolitaines (sources et définitions) des zones normandes.
L’industrie reste très présente dans cinq zones d’emploi
L’industrie est la spécialité de cinq zones d’emploi, situées aux franges de la région au sein desquelles ce secteur représente entre 23 % et 37 % de l’emploi.
Spécialisée dans la verrerie, la Vallée de la Bresle – Vimeu est la deuxième zone d’emploi de France pour le poids de l’emploi industriel, derrière celle d’Oyonnax dans l’Ain. Structuré par le site de la « Glass Vallée », ce territoire constitue le premier pôle mondial dans le flaconnage de luxe, qui réalise 70 % de la production. Avec 42 % des emplois, soit 10 points de plus que dans l’ensemble des zones d’emploi spécialisées dans l’industrie au niveau national, il se singularise aussi par une proportion élevée d’ouvriers. Celle de Flers, qui compte 25,5 % de ses emplois dans l’industrie, vient ensuite. L’agriculture, en particulier l’élevage, y est également très présente et explique la forte implantation de l’industrie agro-alimentaire, notamment l’abattage et la transformation des viandes.
Le secteur de l’équipement automobile est également très présent avec Faurecia, premier employeur de la zone. Le caractère industriel de la zone d’emploi de L’Aigle provient principalement de la métallurgie, qui apporte plus de 11 % des emplois de ce territoire. Dans la zone d’emploi de Dieppe – Caux Maritime, les principales implantations industrielles relèvent de la production électronucléaire, mais aussi du secteur agro-alimentaire. Enfin, autour de Nogent-le-Rotrou, l’industrie est plus diversifiée et repose sur la plasturgie, la métallurgie ou encore la fabrication de matériel de transport.
Une attractivité touristique majeure pour deux zones d’emploi
La Normandie possède 640 kilomètres de côtes le long de la Manche. Ce caractère littoral confère une forte orientation touristique aux zones d’emploi d’Honfleur – Pont-Audemer et de Granville. Dans la première, l’orientation touristique est quasi-exclusivement due à sa partie occidentale, située le long de la Côte Fleurie et de la Côte de Grâce, et bénéficie de la présence de stations balnéaires réputées telles que Deauville ou Trouville-sur-Mer. Représentant 32 % des logements contre 7 % dans l’ensemble de la France, les résidences secondaires sont très présentes. Elles attirent essentiellement des Franciliens (77 %). Moins affirmé, le caractère touristique de la zone d’emploi de Granville est lié aux activités balnéaires de la Côte des Havres et à la navigation de plaisance. Le port de Granville offre aussi des liaisons maritimes vers les îles anglo-normandes de Jersey et Guernesey. L’économie agricole joue parallèlement un rôle encore important dans ce territoire.
Source : Communiqué Insee