" Il est particulièrement difficile d'entendre des entreprises faire état de problèmes de recrutement alors qu'elles ont des besoins conjoncturels, directement liés à la reprise ", déplore Martine Chong-Wa Numéric. Directrice de Pôle Emploi pour la Normandie, elle vient de signer, en présence de David Margueritte, vice-président de la Région Normandie et Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi, une convention inédite de partenariat.
" Grâce à cette convention, nous ne sommes plus dans les déclarations d'intention, nous sommes dans l'opérationnel ", s'est ainsi félicité David Margueritte, lui aussi effrayé par ce constat : en Normandie, 10 % des offres d'emploi sont non pourvues. " Nous formalisons une méthode de travail et des liens que nous avons tissés depuis maintenant 2 ans et qui font écho aux compétences de la Région en tant que chef de file en matière de pilotage des politiques de formation et d'orientation professionnelle, mais aussi de développement économique. 85 % des aides aux entreprises en Normandie proviennent de la Région ", insiste l'élu qui souhaite des réponses adaptées aux besoins des territoires et de leurs entreprises.
Ainsi, afin de rationaliser et de coordonner les achats publics en matière de formation professionnelle à destination des personnes en recherche d'emploi, Pôle Emploi aura la main sur les formations inférieures à 400 heures et la Région, sur tout ce qui sera au-dessus de ce volume. " Il n'est plus question de dépenser de l'argent pour acheter des formations identiques ", souligne le vice-président de la Région. Car chaque année, ce ne sont pas moins de 30 000 achats qui sont ainsi réalisés par les deux structures. " Dont cette année 8 000 places en réponse directe à l'organisation de nos conférences territoriales ", précise David Margueritte.
Mais derrière cette convention se dessine plus largement la question de l'orientation. " Nous travaillons avec les entreprises de notre secteur, mais aussi avec Pôle Emploi à organiser des découvertes des métiers en entreprise. Mais ce qui se fait pour les adultes, nous devons également le réaliser auprès des collégiens qui ne disposent pas de la connaissance nécessaire et délaissent systématiquement l'apprentissage ", déplore le vice-président de la Région. Et afin d'insuffler cette appétence, décision a été prise de ne plus prendre part au financement des forums d'orientation dans leur version " statique " connue de tous. " L'orientation doit être éprouvée par la réalité des métiers. Nous privilégierons donc les activités immersives et ouvrirons régulièrement les plateaux techniques des CFA et des lycées professionnels ".