Eduquer le grand public aux questions d’argent
Depuis maintenant un an, le portail national " Mes questions d'argent " ambitionne d'être un acteur de l'éducation économique, budgétaire et financière du grand public. " Tout ceci résulte du fait qu'en France, 85 % des personnes interrogées estiment ne pas avoir bénéficié d'une quelconque éducation budgétaire et financière, que ce soit à l'école, à l'université, dans leur entreprise ou par un institut spécialisé. Or, au cours de leur vie, 43 % des Français ont ressenti le besoin de recevoir ce type d'enseignement... ", explique Marc Lanteri, directeur régional de la Banque de France en Normandie.
Désignée " opérateur national de la stratégie d'éducation économique, budgétaire et financière ", la Banque de France et ses partenaires (associations, institutionnels, fédérations professionnelles) ont donc imaginés un portail " couteau suisse " utile à chacun tant pour une question ponctuelle que pour satisfaire un besoin de formation économique.
" Le portail est articulé autour de 8 thématiques généralistes (budget, assurance, retraite, financer un projet…), plus deux onglets spécifiquement développés pour les intervenants sociaux et les enseignants, mais qu'il est tout de même possible de consulter pour sa culture personnelle ou expliquer à ses enfants le fonctionnement d'un compte en banque avec une base lexicale à disposition ", expliquent Audrey Maresquet et Caroline Simon, toutes deux référentes sur le portail national et habituellement en charge du surendettement à la succursale de Rouen.
Et c'est justement parce que 65 % des Français pensent qu'un enseignement d'éducation budgétaire et financière permettrait de faire reculer le surendettement et les situations de fragilité financière qu'un tel dispositif est né. Car si le surendettement correspond bien à un dispositif exceptionnel, celui-ci a néanmoins été sollicité à 13 582 reprises en 2016 sur l'ensemble des 5 départements normands.
En s'exprimant devant les députés de l'Assemblée nationale le 22 janvier dernier, François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France, concluait ainsi son propos : " […] Au-delà des mesures techniques que j'ai évoquées, ce meilleur financement de notre économie ne se fera pas sans l'amélioration de l'information et des connaissances des Français en matière financière. Tant qu'on pourra vendre des illusions sur le bitcoin et autres crypto-actifs, on ne fera guère avancer le financement de l'investissement productif. Les professionnels ont le devoir de bien éclairer leurs clients sur la nature des investissements réalisés, et sur les risques qu'ils comportent : l'ACPR et l'AMF y veillent. Mais les Français doivent aussi être mieux formés et informés pour faire leurs choix de placements financiers en toute connaissance de cause, et être à même, s'ils le souhaitent, de prendre davantage de risques raisonnés […]. La Banque de France, en tant qu'opérateur de l'éducation économique et financière des publics, à la demande des ministres de l'Économie et des Finances comme de l'Éducation nationale, est pleinement engagée dans cette démarche, avec l'appui de tous ses partenaires – associations, acteurs institutionnels et professionnels. Ce sera une de nos priorités en 2018 ".
Source : J-O.G.
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