Au Bourget, les entreprises normandes en force
Avec près de 21 500 salariés et un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros, « soit plus que celui réalisé avant la crise sanitaire », rappelle Philippe Eudeline, le président de la filière NAE (Normandie AéroEspace), la Normandie est un acteur qui compte dans ce secteur de pointe qui rassemble tout à la fois les activités liées à l’aviation civile et militaire, mais aussi de défense. Et rien de mieux pour le faire savoir que de l’afficher ! Raison pour laquelle cette année, la délégation normande emmenée par NAE se compose de 46 entreprises (dont 7 néo-exposants) disposant d’un espace de 826 m² dédiés au business.
« L’objectif est clair : nous sommes ici pour faire du business. Raison pour laquelle, en plus des stands dédiés à chaque entreprise, nous disposons également d’un espace VIP avec des salles de réunion pour permettre des discussions en toute confidentialité. De plus, du fait de nos excellentes relations avec le GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales), l’organisateur du salon, nous avons également réussi à obtenir une place de choix dans le Hall 2B, non loin des acteurs majeurs de la filière que sont Dassault, Safran… », détaille le président de NAE
Et après 4 ans d’absence (épisode COVID oblige), cette édition 2023 promet de belles perspectives pour les entreprises du secteur. Preuve en est, l’annonce faite dès la première journée du salon par Airbus d’une commande de 500 avions A 320 destinés à la compagnie low-cost indienne IndiGo.
« Des annonces comme celle-ci sont essentielles pour les entreprises que nous représentons, car derrière il y a un vrai ruissellement de commandes à destination des sous-traitants normands. Et il ne faut pas non plus perdre de vue que la durée de vie d’un appareil est de 30 à 40 ans… Cela signifie donc aussi des phases de maintenance durant toute cette période. A titre d’exemple, avec l’A380 dont la production a été stoppée, une entreprise comme REVIMA, implantée au pied du pont de Brotonne sur la commune de Rives-en-Seine, a encore 15 ans de révision sur les trains d’atterrissage de cet avion… », poursuit Philippe Eudeline.
Des contrats qui suscitent néanmoins quelques craintes, notamment sur les aspects « RH »… « Le message que renvoie ce type d’annonce pour les industriels du secteur, c’est : vous pouvez embaucher car ces contrats vont irriguer l’ensemble des sous-traitants. Pour la Normandie, les prévisions font état de 2 000 embauches supplémentaires sur la seule année 2023. Or nous sommes confrontés à un véritable problème d’envie chez les candidats les plus jeunes, peut-être trop influencés par les phénomènes d’industrie-bashing et d’aéro-bashing », déplore Maryline Haize-Hagron, vice-président de NAE, en charge des aspects de communication.
« Raison pour laquelle nous organisons le vendredi 23 juin la venue de 1 500 jeunes Normands sur le salon, soit 30 bus au départ de la Normandie, afin de leur montrer toute la diversité des métiers proposés par notre secteur et de clôturer la journée par les exhibitions aériennes qui sont au final la somme de toutes les compétences nécessaires à la fabrication de ces avions ou autres hélicoptères qui font la fierté de ceux qui y ont participé à leur fabrication ».
Une diversité des métiers et surtout une capacité à travailler ensemble que NAE a souhaité cette année valoriser davantage, notamment au travers de la présence de démonstrateurs technologiques sur un espace dédié (DEMOTECH), présentant par exemple les travaux liés à l’allègement des matériaux ou encore les aspects de la décarbonation avec la présentation d’un prototype de moteur à hydrogène, destiné à l’aviation de loisir qui a mobilisé les compétences techniques de 9 entreprises normandes.
