Au Havre, les entreprises mécènes continuent de se mobiliser pour leur territoire

Loin de n’être qu’un levier fiscal, le mécénat s’inscrit aujourd’hui dans une véritable stratégie d’entreprise et témoigne d’un engagement fort des entrepreneurs de la région. En présence de Jean-Baptiste Gastinne, maire du Havre, et Léa Lassarat, présidente de la CCI Seine-Estuaire, cette manifestation mêlant rappels pédagogiques sur le sujet et témoignages inspirants de mécènes de toutes tailles a permis de donner aux participants les clés pour se lancer à leur tour ou prolonger leurs actions. Le mécénat, déjà bien ancré au Havre, notamment depuis le 500e anniversaire, semble avoir de belles perspectives d’avenir dans la région !

L’entreprise de demain sera engagée ou ne sera pas

Si 9% d’entreprises sont aujourd’hui mécènes en France, il en reste encore 91% à convaincre*. Mais l’engagement pour l’intérêt général semble aujourd’hui un passage obligé pour les entreprises, poussées notamment par la génération des millénials en quête de sens et d’utilité sociale. Le mécénat est l’un de ces leviers d’engagement, et s’ancre de plus en plus dans la stratégie globale des entreprises. Et pour cause, il présente de nombreux effets positifs : expression des valeurs de l’entreprise, gain de visibilité, ancrage sur le territoire, ouverture à son écosystème, renforcement de la politique RSE, levier d’innovation et un système fiscal très attractif. Ainsi la ville du Havre, forte de son identité et pionnière en termes de mécénat, compte déjà de nombreuses entreprises et entrepreneurs engagés pour le territoire. Le Baromètre régional faisait état de plus de 1 250 entreprises mécènes en Haute-Normandie en 2016 (2,4 fois plus qu’en 2010) pour un total de dons déclarés s’élevant à 20,1 millions*.

Plusieurs mécènes locaux ont témoigné, dont Léa Lassarat, marraine de cette étape: « Au Havre, nous avons la chance que les acteurs publics et privés communiquent bien. C’est une vraie opportunité pour créer des projets communs et impliquer les entreprises locales sur des enjeux d’attractivité du territoire ».

Une démarche à la portée de tous : TPE/ PME lancez-vous !

NON, le mécénat n’est pas réservé aux grandes entreprises. La preuve a été donnée lors de cette 19e étape en mettant à l’honneur plusieurs TPE et PME locales qui se sont lancées à leur échelle dans des démarches de mécénat financier, en nature ou en compétences. Pour Guillaume Milert, dirigeant de CEACOM et mécène de plusieurs associations dans le secteur de la culture, du sport et de la solidarité, le mécénat a été un outil au service de la reconstruction de l’entreprise et de l’affirmation de ses valeurs : « le mécénat a permis de retrouver confiance dans l’entreprise et a favorisé la fierté et le sentiment d’appartenance des collaborateurs». Jean Amoyal, fondateur du cabinet d’architecte du même nom voit lui aussi le mécénat comme un outil au service de la créativité des équipes et de la cohésion interne. Contrairement aux idées reçues, les TPE et PME ont donc évidemment toute leur place si elles souhaitent se lancer dans le mécénat. La TPE havraise Handirect s’implique elle aussi, à la hauteur de ses moyens. « On donne 500 € pour faire construire des puits à Madagascar, nous sommes une toute petite entreprise mais ça fait partie de la vie au travail, ça permet de sortir un peu du cadre », rappelait hier Jean-Philippe Blondet, gérant de l’entreprise adaptée. Pour autant, les locomotives du mécénat en France restent les grandes entreprises, à l’image de la Matmut, entreprise normande très engagée dans le secteur de la culture et de la recherche médicale. « Nous recherchons de vrais partenariats avec les associations que l’on soutient, qui donnent du sens à notre engagement et permettent de les accompagner efficacement ».

Cap sur le mécénat collectif

Les acteurs du Havre ont déjà bien compris l’adage « Seul on va vite, mais à plusieurs on va plus loin ». En effet à l’occasion des 500 ans du Havre, la Cci Seine-Estuaire a créé plusieurs clubs de mécènes pour permettre aux entreprises locales de s’impliquer dans ce projet. Les démarches collectives peuvent en effet être un bon point de départ pour se lancer dans le mécénat dans un cadre rassurant et convivial. Ainsi, Sophie Szklarek témoignait hier « Sans le club TPE-PME je n’aurais jamais eu l’idée d’être mécène. Je pensais que c’était réservé aux grandes entreprises. Depuis je ne me suis jamais sentie aussi havraise. ». Mutualisation des moyens, des réseaux, networking et impact renforcé… les avantages des collectifs de mécènes sont nombreux.

Admical, entrepreneurs de mécénat

Association reconnue d’utilité publique fondée en 1979, Admical a pour mission de donner aux entreprises et aux entrepreneurs l’envie et les moyens d’affirmer et de concrétiser leur rôle sociétal grâce au mécénat. Elle rassemble et représente les mécènes auprès des pouvoirs publics et des médias. Ses travaux sont notamment à l’origine de la loi du 1er août 2003 qui favorise le développement du mécénat et de la charte du mécénat qui compte plus de 480 signataires

« Depuis 2 ans et demi, Admical et ses mécènes ambassadeurs de toutes les régions partent à la rencontre de leurs homologues afin de mieux faire connaitre le mécénat, ses avantages aussi bien pour l’entreprise que pour la société et construire avec les entrepreneurs les solutions d’avenir dans leur territoire, là où ils ont envie d’agir », explique François Debiesse, président d’Admical.
Admical a donc réalisé une vingtaine d’étapes. Pour chacune, pédagogie et témoignages sont au programme. « Notre objectif est de parler au cœur et à la raison des entrepreneurs parce que le mécénat se fait avec de la générosité, du plaisir tout en s’inscrivant dans la stratégie de l’entreprise », affirme Sylvaine Parriaux, déléguée générale.

* Baromètre Admical du mécénat d’entreprise en France – 2018