Déjà reconnu AOC, le « cidre du Perche » bénéficie désormais d’une AOP
Ils ne sont que sept. Sept, tous certifiés en agriculture biologique, à pouvoir, depuis le 23 juin 2022, se prévaloir de la prestigieuse appellation AOP (un huitième est en cours d’habilitation). C’est en effet à cette date que la Commission européenne a officiellement protégé le breuvage normand, lui conférant par la même occasion, une protection à l’échelle européenne.
Dénommé « Cidre du Perche » ou encore « Perche », ce cidre vient compléter la palette aromatique des cidres et poirés AOP. « Tandis que les autres AOP cidricoles ont des identités marquées par le moelleux, la fraîcheur ou l’amertume, le « Perche » se distingue avant tout par son équilibre entre les saveurs sucre, amertume et acidité. Il présente des notes fruitées, une légère amertume en milieu de bouche et une note de fraîcheur en fin de bouche », précise l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO).
Ce label récompense également l’adaptation des pratiques humaines aux conditions naturelles. En effet, Le Perche est une région caractérisée par la tardiveté de son climat. Celui-ci, de type océanique, subit des influences continentales et connaît en conséquence des amplitudes de température marquées entre des étés chauds, des hivers froids et des gelées tardives fréquentes. Afin de se prémunir des effets du gel, les producteurs ont au fil du temps sélectionné des variétés à floraison tardive, ce qui induit une maturité décalée dans le temps. Le brassage des pommes intervenant de fait plus tard dans l’année (à partir de mi-novembre), les chais sont également plus frais d’où une fermentation en cuve plus lente et plus longue : 8 semaines minimum contre 6 dans les autres secteurs normands.
L’élaboration du « Perche »
« Comme les autres cidres en AOP, le « Perche » est élaboré exclusivement à partir de pur jus de pommes frais sans utilisation de concentré. Son effervescence est obtenue par prise de mousse en bouteille. Il n’est ni pasteurisé, ni gazéifié. Il doit sa couleur jaune doré à orangé et son profil aromatique spécifique, à son assemblage variétal. Son cahier des charges autorise une quarantaine de variétés (dont certaines très locales : gringoire, queue torse, groseille, …) parmi les plus de 200 présentes en Normandie. Ce sont la fermentation lente en cuve, puis la prise de mousse en bouteille qui contribuent au développement de ses arômes », détaille l’INAO.
Données chiffrées :
- 7 opérateurs (producteurs de fruits et élaborateurs), tous certifiés en agriculture biologique et 1 nouvel opérateur en cours d’habilitation.
- 152 500 bouteilles en récolte 2020
- 153 ha de vergers
En savoir plus sur l’Appellation d’origine protégée (AOP) :
L’AOP désigne un produit dont toutes les étapes de production sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une même aire géographique, qui donne ses caractéristiques au produit. C’est un signe européen qui protège le nom du produit dans toute l’Union européenne. Les règles d’élaboration d’une AOP sont inscrites dans un cahier des charges et font l’objet de procédures de contrôle, mises en œuvre par un organisme indépendant agréé par l’INAO.