Des étudiants de NEOMA engagés dans un projet environnemental d’envergure : le NEO Cooker
Association d’entrepreneuriat social et solidaire composée d’étudiants de NEOMA Business School, ENACTUS accompagne tous les ans différentes actions. Cette année, elle a choisi de poursuivre un projet né il y a quelques années en association avec les Amis du Monde, à savoir la création d’un objet révolutionnaire : le NEO Cooker. « Il s’agit d’un cuiseur innovant, 100 % écologique et garanti sans émanation de dioxyde », détaille Pierre Colin, vice-président de l’association ENACTUS Rouen.
Après une première opération consacrée aux tests et à la fabrication du NEO Cooker, menée conjointement par ENACTUS et le lycée Ferdinand-Buisson d’Elbeuf, l’action 2023 porte cette fois-ci sur la distribution, l’acceptabilité et l’impact sanitaire de l’appareil sur ses utilisatrices… « Notre projet cible : le Sénégal. Là-bas, ce sont les femmes qui cuisinent, notamment grâce à des feux de bois, souvent à même le sol et sans évacuation des fumées. C’est ce qu’ils appellent les « feux trois pierres », et qui sont par ailleurs très consommateurs de bois. Le NEO Cooker lui, propose une combustion fermée, sans émanation de dioxyde et qui utilise pour combustible des granulés réalisés après le séchage d’une plante invasive locale… », poursuit Pierre Colin.
Mais si aujourd’hui le NEO Cooker a fait la preuve de son utilité (apport en combustible limité, chauffe optimisée sans déperdition et absence d’émanation toxiques), le produit doit désormais entrer dans une phase nouvelle : celle de l’acceptabilité !
« C’est là tout l’enjeu de cette mission, organisée du 23 mars au 1er avril », nous explique juste avant son départ le vice-président de l’association ENACTUS. « Nous nous rendons sur place pour remettre 10 NEO Cooker ainsi que 8 mois de biocombustibles aux familles utilisatrices. Mais parallèlement à cela, et le financement participatif que nous avons lancé et qui a été dépassé de 146 %, portait sur ces deux volets, nous nous associons au suivi médical réalisé auprès des utilisatrices durant cette période (prises de sang, radios…) destiné à démontrer aux habitants les bienfaits de cette innovation ».
Le transfert technologique à l’œuvre
Initialement développés et testés grâce à l’implication d’élèves en Bac Professionnel en Chaudronnerie du lycée Ferdinand-Buisson d’Elbeuf, les NEO Cooker sont désormais produits et fabriqués directement sur place, au Sénégal. « L’idée est également de réfléchir à la faisabilité et à la viabilité d’installer sur place un atelier de fabrication, à plus grande échelle, du NEO Cooker pour permettre au plus grand nombre de disposer de cette innovation qui a aussi un autre intérêt pour les populations locales, celui de lutter contre la déforestation… », souligne Pierre Colin.
Dans le village ciblé par l’association, localisé non loin de Saint-Louis et situé à 300 kilomètres de Dakar, la capitale, il n’est en effet pas rare que les habitants parcourent plus de 5 kilomètres par jour, à la recherche du bois nécessaire à la préparation des repas. « Afin de résoudre ce problème, une solution a été trouvée en faisant sécher localement du Typha, une plante invasive qui a entraîné une désoxygénation du fleuve Sénégal et qui est à l’origine de la disparition de la plupart des poissons de ce fleuve. Les tiges sont coupées, séchées puis broyées avant d’être compactées pour produire des granulés, semblables à des pellets de bois ».
