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En 2021, les recrutements de cadres ont rattrapé l’effondrement de 2019

Publié le  05/05/2022
Jacques-Olivier Gasly
Après le faste de 2019, la pandémie a marqué un coup d’arrêt au recrutement des cadres. Un phénomène très vite compensé en Normandie par une hausse (+33 %) des recrutements cadres, faisant de notre région l’une des plus attractives de France. Mais aujourd’hui une question se pose : cette embellie peut-elle encore se reproduire ?

Si depuis les années 90 le nombre de cadres ne cesse d’augmenter, et ce en dépit de mouvements de crise successifs, 2019 a été l’année de tous les records avec près de 281 300 cadres recrutés sur l’année en France, dont 6 880 en Normandie. Une embellie très vite éclipsée par la crise sanitaire du COVID qui, en Normandie, a eu pour conséquence une chute de -26.45 % des recrutements cadres. Mais au jeu de la reprise économique post-confinement, deux régions françaises ont su faire preuve d’un dynamisme hors pair, imposant de recruter : la Normandie et l’Occitanie. Toutes deux enregistrent ainsi une hausse de +33 % en 2021, soit 6 720 embauches réalisées en Normandie.

« La répartition reste conforme au territoire… Mais si comme au niveau national les services et l’industrie concentrent l’essentiel des embauches, en Normandie la part du secteur industriel (28%) est nettement supérieure à celle de la moyenne nationale (12 %). Par ailleurs, c’est en Seine-Maritime que l’on a le plus recruté (46% des embauches réalisées) devant le Calvados (20 %), l’Eure (16%), la Manche (13%) et l’Orne (6%) », détaille Marc Lesueur, délégué régional de l’APEC Normandie. Et c’est dans les PME que ces recrutements ont été les plus importants (66 % pour les PME, 34 % pour les ETI et grandes entreprises).

Et pour 2022 ?

Alors qu’en début 2022 les principales orientations semblaient indiquer une nouvelle période de prospérité en matière de recrutements cadres, le climat d’incertitude lié à la guerre en Ukraine ainsi que la perspective d’une hausse du prix des matières premières et les difficultés d’approvisionnement avec l’Asie, font malheureusement craindre de nouveaux ralentissements.  « Nos prévisions de recrutement pour 2022 restent donc prudentes avec une hausse de +1% par rapport à 2021, alors qu’elles étaient de +3 % initialement », souligne le délégué régional.

Dans les faits, près de 78 % des entreprises interrogées par l’APEC anticipent des difficultés pour recruter des cadres dans les 3 prochains mois. Des entreprises qui doivent également faire face à des profils de plus en plus exigeants sur la Qualité de Vie au Travail (QVT) et qui n’hésitent plus à laisser leurs convictions guider le choix de leur carrière professionnelle.

« C’est un phénomène sur lequel nous mettons régulièrement en garde les entreprises : s’il est indispensable de s’interroger sur les notions de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), de QVT ainsi que sur la qualité de l’intégration des nouveaux arrivants, il est également impératif de faire ce que l’on annonce pour pérenniser son recrutement », assure Marc Lesueur. Car les chiffres sont là : pas moins de 18 % des cadres quittent leur entreprise au bout de 3 ans. Pire : 8 % démissionnent avant la fin de leur période d’essai…

Par  Jacques-Olivier Gasly