En Normandie, la Douane accompagne les entreprises en vue du Brexit
A compter du 29 mars 2019, la procédure de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne sera terminée et sa sortie effective. Autrement dit, dès le 30 mars 2019 (1er janvier 2021 si une période transitoire est actée d’ici là), une nouvelle frontière tierce, c’est-à-dire extra UE, verra le jour, et avec elle un nombre conséquent de bouleversements pour les entreprises qui souhaiteront y commercer.
« Même s’il est impossible de prévoir si c’est un « hard-Brexit » qui se profile, ce qui est certain, c’est que l’instauration de cette nouvelle frontière va impliquer de nouvelles formalités à l’import comme à l’export, tout comme le rétablissement des contrôles à la personne et des marchandises », assure Nicole Fourlin-Cabaud, chef de la cellule pilotage, performance et contrôle au sein de la direction interrégionale de la Douane de Normandie.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en Normandie, les entreprises risquent d’être particulièrement impactées. En 2017, les exportations réalisées vers le Royaume-Uni pesaient pour 7,1 % des échanges (en UE et hors UE), soit 2,3 milliards d’euros, ce qui en fait le 2e client de la région après l’Allemagne. Côté importation, le Royaume-Uni est le 7e fournisseur de la Normandie avec 1,8 milliard d’euros, soit 4,7 % de nos importations…
« Ces chiffres permettent de comprendre qu’il est impératif de s’organiser », complète Jean-Paul Balzamo, directeur interrégional de la Douane en Normandie. C’est pour cette raison qu’une « mission Brexit » a été mise sur pied au niveau national. Elle s’est accompagnée du renforcement des moyens humains : « 700 douaniers supplémentaires entre 2018 et 2020 dont 270 dès cette année, soit 11 personnes de plus pour la Normandie ».
Du personnel dès aujourd’hui déployé sur l’ensemble du territoire pour, aux côtés des CCI et autres partenaires des entreprises, alerter celles-ci sur la nécessité d’anticiper et de revoir leurs process. « Il s’agit d’un dispositif spécifique que nous avons mis en place pour aider les entreprises à diagnostiquer leurs flux, ou encore accéder au statut d’Opérateur Economique Agréé (OEA) qui autorise un traitement prioritaire », détaille Nicole Fourlin-Cabaud.
« Ce que les entreprises normandes doivent bien comprendre, c’est que si pour une grande majorité d’entre elles, elles commercent déjà avec des pays étrangers, ces échanges sont en grande majorité réalisés au sein de l’Union européenne. Ce sont donc les règles du « grand export » qui risquent de prochainement s’appliquer », complète Jean-Paul Balzamo.
Des conséquences qui pourront également être synonymes d’opportunités. En effet, le rétablissement des droits et taxes s’accompagnera d’une détaxe pour les Britanniques effectuant des achats touristiques au sein de l’Union, c’est-à-dire une relance du duty free pour les commerçants…
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