Avant les premiers coups de patin, les premières glissades à ski, la France avait déjà remporté une médaille aux derniers Jeux olympiques de Pyeongchang. C’était à l’occasion de la fastueuse cérémonie d’ouverture, suivie par plus de 400 millions de téléspectateurs. Au centre de la scène se dressait une impressionnante plateforme élévatrice circulaire, totalement et infailliblement supportée et contrôlée par un actionneur électromécanique. Dans des conditions météo de froid extrême, avec l’impérieuse nécessité que tout soit absolument parfait, le système a fonctionné idéalement.
À l’autre bout du monde, à Rouxmesnil-Bouteilles et Londinières, les équipes de Serapid pouvaient légitimement savourer ce nouveau succès. Leur savoir-faire et leur maîtrise dans le déplacement de charges lourdes en utilisant la technologie de la chaîne rigide venaient une fois de plus de faire ses preuves, comme ce fut le cas en 2008 aux JO de Pékin, comme c’est le cas partout dans le monde, dans des petites salles de spectacle ou des endroits culturels emblématiques, dans l’industrie, le nucléaire, l’automobile, la santé, la défense, tant d’autres secteurs encore.
La Corée est un des pays phares de Serapid, qui y est installé depuis 2004. « Nous avons découvert le pays grâce à une mission organisée par CCI International Normandie », relève Éric Michaut, chef de produit théâtre de Serapid. « Nous y avons une soixantaine de références en salles de spectacle, c’est un gros marché, porté par une volonté de faire évoluer le concept technologique ».
Les JO d'hiver, une vitrine exceptionnelle pour l'entreprise
Pour les Jeux d’hiver, Serapid a été interrogé sur la question de soulever une structure. Aucune autre information n’a été divulguée au début, et pas beaucoup plus par la suite, les concepteurs du spectacle voulant préserver le secret au maximum. Pendant 18 mois, les projets ont évolué, restant toutefois assez classique dans sa partie technique, jusqu’à prendre son aspect définitif. Ce n’est qu’à la signature finale, au printemps dernier, que Serapid a su ce pour quoi il travaillait, mais n’a découvert qu’au moment du show, comme tout le monde, ce en quoi consistait vraiment la forme circulaire. « J’étais devant mon téléviseur », raconte Éric Michaut. « Je savais que cela fonctionnerait, j’étais surtout intéressé par la façon dont la chorégraphie allait utiliser notre technologie. C’est pour nous une vitrine exceptionnelle, comme l’a été Pékin. Cela permet à notre service marketing de s’exprimer en se basant sur de fortes références ».
La comparaison avec les JO d’été est pleinement pertinente. « Cela nous a complètement lancés en Chine. Un pays que nous avons par ailleurs aussi abordé avec une mission CCI. Alors que nous avons réalisé des projets plus importants, que nous nous sommes diversifiés, c’est encore des Jeux dont on nous parle quand on va dans les salons », décrit Éric Michaut. Les Chinois apprécient tellement le savoir-faire, la qualité, la sécurité de Serapid, qu’ils ont demandé que soit apposé un sticker bleu-blanc-rouge « made in France » sur leurs produits, pour bien montrer d’où ils viennent.
Les réalisations de Serapid n'ont pas de limites
« Nous sommes toujours en croissance, avec de nouveaux produits pour de nouveaux marchés. Il n’y a pas réellement de limites à ce que nous pouvons réaliser »
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Parmi les autres pays où Serapid s’est implanté, la Russie est en tête de liste, les États-Unis sont aussi très bien situés, d’autres s’ajoutent comme l’Iran et bientôt l’Inde. « Nous sommes toujours en croissance, avec de nouveaux produits pour de nouveaux marchés. Il n’y a pas réellement de limites à ce que nous pouvons réaliser », commente Éric Michaut. Serapid s’appuie notamment sur un bureau de R&D très actif, capable de sortir des produits très innovants comme le QSX, qui apporte une pleine modularité aux salles de spectacle, et qu’on retrouvera à la Coupe du Monde de football en Russie cet été. « Que ce soit dans le théâtre, l’industrie, les structures dynamiques, nos solutions se démarquent », conclut Éric Michaut. Le récent changement à la tête de l’entreprise, alors que le fondateur, Saïd Lounis, a transmis le groupe à Émeric Labesse et Guillaume Davies, ne change pas la recette du succès.
A savoir
Depuis 1972, Serapid a multiplié les chantiers d’envergure, prestigieux. L’un des plus récents est le bâtiment de la fondation Louis Vuitton, à Paris, Serapid y étant intervenu pour créer la possibilité de transformer l’auditorium en multiples configurations. Ce principe se décline, sous des formes différentes, dans une grande galerie commerciale de Dubaï, au théâtre du Bolchoï de Moscou, au Lincoln Center de New York.
Plus exotique, dans le bateau de croisière Oasis of the Seas, c’est un système qui permet à un bar, accueillant 35 personnes, de s’élever entre les 5e et 8e étages du navire, qui a été conçu. Très spectaculaire, l’ascenseur panoramique extérieur de la Willis Tower à Chicago, s’élevant à 412 mètres du sol.
Serapid a aussi contribué à la réussite du toit rétractable de la Campo Pequeno Arena de Lisbonne et réalisé de remarquables élévateurs de voitures, de camions ou d’engins spéciaux un peu partout dans le monde (Londres, Mannheim, Berlin).
Cela sans oublier les chaînes non magnétiques pour les scanners médicaux, celles réalisées pour le transport de diverses charges dans le nucléaire ou l’aéronautique, les plateformes de levage pour l’industrie en général.
Copyright : Magazine Normandinamik #26 - Mai / Juin 2018