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La CCI Caen Normandie dresse le bilan 2020 pour ses équipements portuaires.

Publié le  27/01/2021
Jacques-Olivier Gasly
L’impact COVID pour l’année 2020 est flagrant : baisse de près de 70 % du trafic passager, contraction des volumes aux criées de Port-en-Bessin et de Grandcamp-Maisy en raison de la fermeture des restaurants… Fort heureusement, la hausse de l’activité du port de commerce situé en amont des écluses permet de juguler l’ensemble.

« Nos équipements gérés sont très structurants pour le territoire et notre économie locale, et nous sommes fiers de les gérer, même si l’année 2020 a été quelque peu compliquée », prévient Michel Collin, président de la CCI Caen Normandie. « Et je crois que l’on peut dire que c’est grâce à notre réactivité et à notre très grande proximité, à la fois avec nos clients et nos partenaires que sont Port de Normande ou Copeport pour la pêche, que nous avons mieux traversé que certains cette année 2020 ».

« En ce qui concerne le port de commerce, il existe une vraie ventilation entre le port amont et le port aval, marqué par le Transmanche et particulièrement secoué par deux évènements : la COVID et l’adaptation à l’accueil des navires en vue du Brexit », explique Gérard Delauney, vice-président de la CCI Caen Normandie.

En effet, avec un arrêt de près de 4 mois du Brittany Ferries « Normandie », le volume du fret s’est finalement stabilisé à 96 646 camions (-1,26%) grâce à trois facteurs : la reprise estivale, l’absence de rotation sur la plupart des autres ports opérés par Brittany Ferries et enfin une forte augmentation des flux en fin d’année liés à un surstockage britannique face aux incertitudes du Brexit. « En revanche, côté passagers, la chute est vertigineuse avec -67%, soit à peine 300 000 passagers contre 900 000 habituellement », détaille Gérard Delauney. « Il faut savoir qu’à l’issue de la première année pleine d’exploitation de la ligne, en 1987, nous avions transporté 377 000 passagers… », précise quant à lui Antoine de Gouville, directeur des Equipements Portuaires.

La situation est en revanche différente sur les terminaux à l’amont des écluses, avec une belle progression des activités avec quasiment 600 000 tonnes manutentionnées, soit une hausse de 20,5 %, ce qui représente 100 000 tonnes de plus qu’en 2019 : croissance des exportations céréalières de 13,5 %, des bois exotiques (+9,4%), des nourritures animales (20 000 tonnes contre 4 000 en 2019) ou encore des engrais (+28,4%).

Côté pêche, après trois années « record », les résultats des criées de Port-en-Bessin et de Grandcamp-Maisy subissent eux aussi l’impact Covid avec une contraction cumulée sur les deux ports d’environ 10 %. « Avec un début d’année déjà faible en volume, le 1er confinement et l’arrêt d’exploitation de nombreux navires n’ont fait qu’accélérer les pertes par rapport à 2019. A fin mai, les deux ports avaient en effet perdu jusqu’à 25 % de leurs volumes et chiffres d’affaires. Il faudra attendre le mois de juin et surtout la campagne de coquilles Saint-Jacques pour redynamiser les ventes. Ainsi, malgré une contraction des volumes de 6 % sur Port-en-Bessin et 3 % sur Grandcamp-Maisy, les ventes n’enregistrent que 2 % de baisse du chiffre d’affaires sur Port-en-Bessin et gagnent 8,4 % à Grandcamp-Maisy.

Un contexte COVID qui en 2020 n’a pas plus épargné le secteur de la plaisance : interdiction puis limitation de la navigation ont en effet eu un impact très lourd sur la fréquentation visiteurs des trois ports de plaisance que gère la CCI Caen Normandie : Caen, Ouistreham et Dives-Cabourg-Houlgate, soit quelques 1 700 anneaux en tout. « La fréquentation en nombre de bateaux reçus a été moindre (-31% à Ouistreham, -50% à Caen). Même si les visiteurs sont restés plus longtemps en nombre de nuitées (+14% à Ouistreham et + 2 % à Caen), l’absence de fréquentation par nos voisins britanniques s’est fortement ressentie mais a heureusement été atténuée par une hausse de la fréquentation française, les plaisanciers ayant privilégié cet été des escales moins lointaines », détaille la CCI.

De nombreux investissements réalisés en 2020

Après la construction d’un sas d’entrée en 2018, la CCI Caen Normandie poursuit ses travaux de modernisation de la gare maritime de Ouistreham avec l’objectif d’améliorer l’expérience client. Au total, pour la CCI Caen Normandie, l’investissement a représenté plus de 500 K€ dans cette nouvelle étape de modernisation de la gare maritime. A ces travaux s’ajoutent également les aménagements portés par la CCI Caen Normandie en lien avec le Brexit afin d’offrir aux services de l’Etat (Douanes, DRAAF) des aménagements et installations permettant de répondre à cette nouvelle donne.

Par ailleurs, en investissant plus de 5 M€ dans la modernisation des réseaux d’assainissement du Terminal de Blainville, la CCI Caen Normandie se lance dans un chantier de grande envergure, démarré en juin 2020. Ce projet, soutenu financièrement par Ports de Normandie et l’Agence de l’Eau Seine-Normandie, s’achèvera mi-juin 2021 et fait suite à une première phase de travaux d’assainissement en eaux usées du Terminal d’Hérouville/Calix et du Nouveau Bassin.

Sur le port de Dives-Cabourg-Houlgate, le programme d’investissements sur lequel la CCI Caen Normandie s’était engagée lors de l’obtention de la délégation de service public en 2014 est achevé depuis 2 ans, après environ 700 K€ de travaux réalisés à fin 2020. Elle continue néanmoins à investir, par exemple, avec la modernisation des équipements sanitaires et de la zone technique.

En 2020, la CCI Caen Normandie a poursuivi ses efforts de modernisation de la criée de Port-en-Bessin à travers deux principaux chantiers :

• la rénovation complète des installations électriques pour un montant de 200 K€
• la modernisation de l’usine à glace (silos et distribution) pour 330 K€

Ces efforts seront poursuivis en 2021 avec un réaménagement de certains espaces sous criée afin de :

• moderniser les locaux d’exploitation et sanitaires du personnel de tri employé par son partenaire COPEPORT
• créer deux nouvelles chambres froides afin d’améliorer les conditions de stockage des produits débarqués, notamment le week-end

D’un montant de plus de 500 K€, cette opération sera soutenue par la Région Normandie et les fonds européens FEAMP.

Par  Jacques-Olivier Gasly