Événements
Thématiques International National Normandie Transport / Logistique Maritime / Portuaire Le Havre Aménagement du territoire Rouen CCI

La préfiguration de l’intégration des ports du Havre, de Rouen et de Paris est lancée

Publié le  07/02/2019
Jacques-Olivier Gasly
EdouardPhilippe-Seine
Le Premier Ministre a annoncé la nomination de Catherine Rivoallon au poste de préfiguratrice de l’établissement public unique des ports du Havre, de Rouen et de Paris
Organisée à Paris à l’initiative de la Délégation interministérielle de la Vallée de la Seine, des deux conseils régionaux d’Ile de France et de Normandie, en partenariat avec le Journal du Grand-Paris, une journée de tables rondes intitulées « Vallée de la Seine : regards croisés Ile de France Normandie » a eu lieu en présence de François Philizot, délégué interministériel au développement de la Vallée de la Seine ainsi que du Premier Ministre et ancien maire du Havre Edouard Philippe. Un point d’étape, 10 ans après le lancement du concept de « Grand Paris jusqu’au Havre » d’Antoine Grumbach et à mi-parcours du Contrat de Plan Interrégional Etat Région (CPIER) signé le 25 juin 2015.

« Consolider le cheminement de cet Axe et construire un regard prospectif sur des champs d’action multiformes ». C’est sous cette perspective que François Philizot, délégué interministériel au développement de la Vallée de la Seine, a souhaité placer cette journée de tables rondes, organisée le 7 février à Paris. « Nous sommes aujourd’hui à mi-parcours du CPIER 2015-2020 signé le 25 juin 2015 et dont les premières programmations remontent à l’automne 2015. Il est donc bienvenu de pouvoir faire le point, prendre un peu de distance et surtout mettre en lumière la deuxième phase », a indiqué en préambule de cette journée le préfet Philizot.

Car comme a tenu à le souligner Didier Bariani, conseiller régional et délégué spécial à la Coopération interrégionale, « la coopération inter-régions ne va pas forcément de soi… mais à l’heure du renforcement des compétences des régions et alors même que le transport des biens et des personnes relève de leurs attributions, il n’est pas imaginable de vivre en autarcie : chaque jour ce ne sont pas moins de 50 000 personnes qui font la navette entre la Normandie et l’Ile de France », rappelle l’élu.

Et à ceux qui se seraient montrés sceptiques sur la poursuite des actions initiées en faveur du renforcement d’une « région Capitale » dans le contexte de « Ville Monde » et de concurrence à laquelle se livrent les principales capitales mondiales, Jean-Baptiste Gastine, vice-président de la Région Normandie, l’affirme : « Non, l’élan n’est pas retombé. Le contexte est même plus favorable que jamais et ce, à quelque niveau que ce soit. Nous avons la chance d’avoir un Président de la République qui ne se demande pas si l’on doit se réjouir de la mondialisation ou lutter contre elle, mais qui considère que c’est un défi à relever. Nous avons par ailleurs un président de Région qui investit dans les infrastructures sans commune mesure avec ce qui a été fait jusqu’à présent » insiste l’élu.

Et de mettre en avant les 1,3 milliards d’euros fléchés sur les actions voyageurs (700 M€ pour des trains neufs, 100 M€ pour la maintenance des trains, 500 M€ liés aux infrastructures réseau), ainsi que les 100 M€ consacrés en 2019 à la modernisation de la ligne Serqueux-Gisors (250 M€ en tout), seule alternative pour que le fret issu des ports normands ne transite plus sur les lignes voyageurs et qui sera opérationnelle dès 2020.

Et du concret en lien avec la LNPN (Ligne Nouvelle Paris Normandie), c’est aussi ce que le Premier Ministre est venu annoncer aux participants de cette journée. « Dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités, qui sera examinée dès le mois de mars au Sénat, nous avons opté pour une réalisation par phases afin de traiter en priorité les sections saturées. L’engagement des travaux entre Paris-La Défense et Mantes aura lieu à la fin de la période 2023-2027. Le traitement du nœud de Rouen sera lancé dans la période quinquennale suivante. La loi d’orientation des mobilités indiquera comment nous entendons décrire, de façon claire et crédible, le financement et la réalisation de travaux, maintes fois annoncés, mais plus souvent annoncés qu’ils n’ont été financés », ironise Edouard Philippe.

Passer à la vitesse supérieure

Concernant « l’efficacité du système logistique et portuaire », Edouard Philippe a de nouveau confirmé son souhait d’aller au-delà du GIE HAROPA, créé en 2012. « J’ai annoncé en novembre dernier l’intégration des ports du Havre, de Rouen et de Paris en un établissement public unique, doté de trois implantations territoriales. L’objectif est de créer un hub maritime puissant pour jouer pleinement dans la concurrence mondiale ». Et pour que « le travail démarre », le Premier Ministre a profité de ce colloque pour annoncer la nomination de Catherine Rivoalon, au poste de préfiguratrice de cet établissement unique, avec pour mission de le faire naître au plus tard le 1er janvier 2021. Enfin, concernant le CPIER, Edouard Philippe s’est également engagé à ce qu’un nouveau contrat soit élaboré « lorsque l’actuel arrivera à échéance ».

Par  Jacques-Olivier Gasly