Les pôles de compétitivité ont fait la preuve de leur efficacité en matière d’innovation, initiant des projets regroupant grands groupes, PME, organismes de recherche, faisant tomber des barrières, faisant naître des initiatives. Ils sont 64 aujourd’hui, ils seront sans doute moins demain, entre 30 et 50, avec le lancement de leur phase IV, qui ne remet pas en cause leur principe, mais qui leur demande de nouvelles ambitions, de nouveaux fonctionnements, de nouveaux horizons.
« Ce doit être l’occasion pour les pôles de monter en gamme, d’acquérir une taille critique. Pour coopérer avec d’autres entreprises ou d’autres pôles européens. Et pour aller chercher ensemble des crédits européens. Nous encouragerons certains pôles à fusionner, à se rapprocher ou à bâtir des synergies avec d’autres structures », explique le Premier ministre Édouard Philippe.
Le pôle de compétitivité TES a entendu le message. Il aurait pu décider de tenter de continuer l’aventure seul, d’autant plus que ses indicateurs d’augmentation du nombre de membres, de part de financement privé, de montant de projets financés, étaient parfaitement satisfaisants.
Mais « il faut être plus forts, plus lisibles, plus visibles », commente la directrice du pôle, Magali Scelles. Le choix s’est porté sur une fusion avec Images et Réseaux, pôle de compétitivité de l’innovation numérique en Bretagne et Pays de la Loire, s’appuyant sur un « puissant socle technologique », précise Magali Scelles.
Il faut être plus forts, plus lisibles, plus visibles
Magali Scelles”
Faire rayonner l'innovation numérique
Un pôle puissant va ainsi se constituer dans l’ouest de la France, « qui va atteindre une masse critique et faire rayonner l’innovation numérique », et qui s’ouvrira aussi sur la vallée de la Seine puisque des partenariats seront engagés avec les Franciliens de Cap Digital. Les Normands seront environ 130, les Bretons 160 et les représentants des Pays de la Loire 60, un « bon équilibre », souligne Magali Scelles qui sait que « les compétences normandes sont connues et reconnues ».
L’année prochaine sera celle de la mise en place de la structure, de son nom, de son organisation, de son fonctionnement, la fusion devant être effective le 31 décembre 2019. « Nous partons sur des bases très saines, en conservant les principes de territorialité, de proximité avec les adhérents, d’accompagnement des projets, autour d’une feuille de route technologique commune », poursuit Magali Scelles. La présence normande ne sera en effet pas oubliée, et TES (ou plutôt la future entité) entend se rapprocher des filières d’excellence régionales, comme Normandie Énergies, pour identifier ce que le numérique peut leur apporter. Et les entreprises auront tout à y gagner, en trouvant d’autres compétences complémentaires, en se projetant vers l’international. « L’objectif reste le même, monter des concepts collaboratifs et innovants. Ce sera un beau mariage, une fusion qui est synonyme d’ambition ».
Copyright : Magazine Normandinamik #29 - Novembre/Décembre 2018