OpenHydro, première usine d’assemblage d’hydroliennes au monde
La toute première usine d’assemblage d’hydrolienne au monde a été inaugurée jeudi 14 juin 2018 à Cherbourg. Un site de 5 500 m² implanté sur un terrain de 5 ha et disposant d’un accès direct aux quais du port, réalisé par OpenHydro, filiale de Naval Energies. C’est ici que seront assemblées dès cet été les deux hydroliennes commandées par le Japon et le Canada ainsi que les 7 hydroliennes destinées au projet Normandie Hydro*.
“Nous allons commencer les premiers assemblages avec une quinzaine de personnes et nous espérons monter à une quarantaine de collaborateurs lorsque nous tournerons à plein régime”, explique Frédérick Lelarge, directeur de l’établissement. Dimensionné pour une production de 25 machines par an, le site peut accueillir en parallèle jusqu’à 8 hydroliennes de 16 mètres de diamètre et de 300 tonnes chacune à différents stades d’assemblage.
Un horizon qui nécessite d’être éclairci
“C’est un jour historique”, a ainsi estimé Denis Naughten, ministre irlandais de l’Environnement (OpenHydro, leader technologique et commercial sur le marché hydrolien, est une filiale de Naval Energies et est basée à Dublin). “Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère”, assure quant à lui Kermenu Vella, commissaire européen aux affaires maritimes, à la pêche et à l’environnement.
Mais si les personnalités présentes à cette inauguration se sont félicités de cette première historique, tous avaient également les yeux rivés sur l’Etat qui doit désormais “s’engager sur les fermes commerciales afin d’assurer la pérennité de cette filière. Mais le problème est le même ici qu’au Havre avec les éoliennes”, souligne Hervé Morin, président de la Région Normandie.
“Nous avons un besoin urgent de visibilité commerciale et espérons des décisions des Etats, et notamment de la France, pour le lancement d’un appel d’offres pour des fermes commerciales”, s’inquiète** Laurent Schneider Maunoury, président de Naval Energies et d’OpenHydro, et d’évoquer un risque de fermeture du site alors même que le potentiel mondial de l’énergie hydrolienne représente un marché de plus de 2 000 machines…
Un horizon qui pourrait cependant s’éclaircir grâces aux commandes réalisées à l’étranger. C’est en tout cas le message positif que retient de cette journée Dominique Louzeau, président de la délégation Cherbourg-Cotentin de la CCI Ouest Normandie. “Je suis persuadé que le fait que le deux premières éoliennes assemblées ici soient pour le Japon et le Canada permettront d’autres commercialisations dans la foulée. Alors, la filière bénéficiera d’une meilleure lisibilité”.
Laurent Schneider Maunoury, président de Naval Energies et d’OpenHydro présente le plan de charge de l’usine
Un risque existe sur la pérennité de cette filière
*Le projet Normandie Hydro, porté par EDF Energies Nouvelles en partenariat avec Naval Energies, consiste en l’installation de 7 hydroliennes dans le Raz Blanchard. Sa puissance (14 MW) permettra d’alimenter en électricité environ 13 000 habitants à l’horizon 2020, lors de son raccordement au réseau d’électricité.
**A l’occasion des Assises des énergies marines renouvelables (EMR), professionnels de la filière et élus locaux ont tiré la sonnette d’alarme, redoutant une remise en cause de la filière. Ils ont donc lancé l’ « Appel de Cherbourg »…