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Remade Kits, un nouveau nom pour une nouvelle vie sur l’ancien site Cinram de Champenard (27)

Publié le  20/02/2019
Jacques-Olivier Gasly
Si la tendance actuelle était confirmée par de nouvelles commandes, les embauches devraient suivre…
Depuis le mois de novembre 2018, la reprise d’activité du site normand Remade Kits se fait sentir. Et si la tendance actuelle était confirmée par de nouvelles commandes, les embauches devraient suivre…

Comme nous vous l’annoncions en novembre dernier, l’ancienne société Cinram, reprise en février 2018 par Yuulog, a de nouveau changé de main. Mais pas seulement… Afin de sécuriser son offre de reprise, le Normand Matthieu Millet, à la tête de l’entreprise Remade (50), s’est associé à la société Mobiltron, notamment spécialisée dans la logistique, laquelle offre, outre l’avantage de compter l’entreprise Remade à la liste de ses clients, l’intérêt de faire également partie de Remadegroup, la holding du groupe Remade…

« C’est un moyen pour nous de sécuriser l’activité du site. Si nous observons la montée en puissance de l’activité logistique, nous avons également formé 19 personnes à l’une des activités historiques de Remade, à savoir le démontage et le remontage de smartphones », explique Matthieu Millet. Concrètement, dès que l’activité logistique perd en intensité, des opérateurs spécifiquement formés sont en capacité de rejoindre les salles dédiées aux smartphones, installées juste au-dessus des 20 000 m² d’entrepôts du site. « C’est grâce à cette synergie, mais aussi à l’exceptionnelle mobilisation des salariés que nous avons pu nous lancer dans cette reprise », insiste le responsable du groupe, rendant également hommage au « Comité d’Entreprise, qui a fait son travail, tout en sachant que lui-même ne serait peut-être pas repris ».

A ce jour, 81 personnes composent l’effectif total du site. « Nous n’avons pas été en mesure de reprendre l’ensemble des 209 collaborateurs qui étaient présents, mais ce qu’il faut bien avoir à l’esprit, c’est que lorsque nous avons repris le site, celui-ci était totalement vide. Il n’y avait d’activité que pour 15 personnes au plus… », souligne quant à lui Stéphane Jamin, directeur général de Mobiltron. « Mais grâce à l’arrivée de nouveaux clients, notamment des acteurs de la vente sur internet, sur ces dernières journées nous avons traité des volumes de 11 000 commandes quotidiennes ».

Et c’est très clairement sur ce segment des ventes sur Internet que l’entreprise entend développer ses marges. « Notre réactivité permet de gérer les stocks de grandes marques françaises ou internationales, qui organisent des ventes spécifiques sur des sites de ventes privées. Nous avons ensuite 72 heures, dès que le nom du destinataire nous est adressé, pour l’expédier. Tout part ensuite sur le centre de tri de Val de Reuil et est acheminé par La Poste ». Une fois la vente terminée, le stock restant est ensuite réexpédié chez le client.

Aisni, le site de Champenard, situé le long de l’A13 et aux portes de la région parisienne, assurera plusieurs missions : une activité de démontage et de reconstruction de smartphones en back-office des opérations techniques toujours réalisées sur le site principal de Remade, dans la Manche ; des activités logistiques pour le compte de Remade mais aussi de la logistique pour le secteur e-marchand qui, à long terme, devrait permettre de générer de nouveaux emplois. « Notre objectif est d’atteindre les 20 000 commandes traitées par jour avant la fin de l’année et également de monter en puissance en terme d’effectif en privilégiant au maximum les anciens salariés », détaille Stéphane Jamin.

C’est donc pour saluer ces efforts, tant ceux de la nouvelle direction que des salariés, mais aussi pour assurer les entreprises du soutien de la Région, qu’Hervé Morin s’est rendu dans les locaux de l’entreprise. « C’est vous qui êtes responsables de cette situation, à savoir remettre en vie une entreprise dont l’économie avait décidé qu’elle était terminée… Si je crois en l’économie de marché, il y néanmoins des entreprises qui meurent alors qu’elles ne le devraient pas. Mais s’il y a un bon mixage, entre l’engagement public, ici celui de la Région, et les entreprises, on peut sauver les choses », a estimé Hervé Morin.

Par  Jacques-Olivier Gasly