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Rencontres de l’industrie : les industriels normands mobilisés sur les enjeux de l’énergie et du nucléaire

Publié le  04/07/2024
Jacques-Olivier Gasly
Alban Verbecke, directeur de l’action régionale EDF en Normandie & Yves Lefebvre, président de la CCI Seine Estuaire
En Normandie, les sujets liés à l’énergie ne manquent pas : inauguration du Parc éolien de Fécamp, remplissage du combustible de la centrale de Flamanville avec une première divergence attendue cet été, ouverture officielle du chantier de l’EPR de Penly ou encore visites décennales… Des chantiers essentiels pour les donneurs d’ordres, au premier rang desquels EDF, mais qui ne peuvent être réalisés seul ! Afin d’informer et de donner de la visibilité aux entreprises locales, une journée dédiée au nucléaire a été organisée, le 2 juillet, dans les locaux de la CCI Seine Estuaire au Havre, dans le cadre des Rencontres de l’Industrie 2024.

« Si toutes les entreprises normandes qui œuvrent aujourd’hui dans le nucléaire doublaient leurs effectifs, elles ne seraient en mesure de capter que la moitié des marchés ! » La phrase est choc, mais elle donne une bonne idée des enjeux qui attendent dès demain la Normandie. Son auteur, c’est Alban Verbecke, directeur de l’action régionale EDF en Normandie, présent à l’occasion de cette journée d’échanges. « Et lorsque l’on parle du chantier de l’EPR, il faut savoir que tous les corps de métier sont concernés et que pour connaître ces opportunités, toutes sont mises en avant grâce à la CCI via son outil CCI Business », insiste le responsable.

Outil de partage créé par les CCI de Normandie, CCI Business est aujourd’hui un produit national présent dans 10 régions et où pas moins de 10 500 entreprises sont référencées. « On y trouve aussi bien des entreprises novices, des entreprises matures ou des donneurs d’ordres qui y déposent leurs fiches marchés, à l’image d’EDF, du groupe Eiffage ou encore d’Ornano, à compter du mois de septembre », détaille ainsi Emilie Riout, référente nucléaire à la CCI Normandie. Un outil gratuit car pris en charge par les CCI, et dont l’intérêt n’a pas échappé à EDF qui, par la voix de son PDG, Luc Rémont, entend l’imposer à toutes les centrales nucléaires françaises.

« Si nous avons cette volonté affirmée de travailler avec des entreprises situées en proximité de nos chantiers ou lieux de production, ce n’est pas par pur altruisme. Tout le monde peut comprendre qu’il est plus facile et surtout plus rapide de faire intervenir à Paluel ou Penly, surtout si une urgence se présente, une entreprise du Havre plutôt que de Marseille… Néanmoins, pour que les entreprises compétentes restent sur le territoire, elles ont besoin de visibilité. Grâce à CCI Business et aux chantiers du double EPR et la visite décennale de Paluel qui se prépare, c’est 15 à 20 ans de visibilité que nous offrons aux entreprises normandes », explique pour sa part David Taabani, chef de mission Relation prestataires EDF à Paluel.

Paluel qui célèbre cette année ses 40 ans d’exploitation et qui, pour atteindre les derniers niveaux d’exigence en matière de sûreté nucléaire, a déjà programmé plus de 20 000 activités et affecté aux entreprises locales une enveloppe de quelques 68 millions d’euros par an… Alors on s’en doute, de tels enjeux mobilisent au-delà des simples frontières normandes, et ce, d’autant plus qu’à elle seule, la Normandie ne serait en capacité de capter que 25 % des besoins exprimés par EDF sur l’ensemble de ses chantiers. Raison pour laquelle plusieurs entreprises originaires de Bretagne, d’Ile-de-France, mais aussi de la Région Grand Est étaient présentes.

Avec la CCI, c’est simple comme un coup de fil…

Antonio Di Nino, responsable Contrats de site EPR2

L’autre enjeu de cette journée était également d’expliquer à la centaine d’entrepreneurs présents que tous, à leur niveau, avaient la possibilité de participer à cette aventure inédite. « Il est évident que pour les entreprises amenées à intervenir en secteur protégé, les certifications sont indispensables. Mais à chaque chantier, ses propres critères… », souligne Antonio Di Nino, responsable Contrats de site EPR2. « C’est anecdotique, mais il faut par exemple savoir que pour le chantier de l’EPR, nous sommes tenus d’entretenir pendant 80 ans quelque 70 hectares d’espaces naturels répartis sur 13 sites au titre de la compensation environnementale. Nous avons donc appelé la CCI qui nous a aidé à identifier des paysagistes. C’est aussi simple que ça…. Ne perdez pas de vue que le chantier de l’EPR, c’est une ville de 8 à 10 000 habitants qu’il faut construire. Et comme dans Sim City, vous devez livrer des routes, amener de l’électricité, construire des restaurants pour les ouvriers… À lui seul, le chantier de construction du bâtiment d’accès au chantier et de ses parkings, qui sont à l’extérieur de la centrale, c’est 30 millions d’euros ».

A l’issue de cette matinée, une convention réunissant EDF et le réseau des CCI en Normandie a été signée par Vincent Laudat, président de CCI Normandie, Alban Verbecke, directeur de l’action régionale EDF en Normandie ainsi que Jean-Marie Boursier, directeur de la centrale nucléaire de Paluel, représentant les centrales nucléaires normandes. L’objectif de cette signature : réaffirmer la volonté collective de soutenir le développement économique, la montée en compétences et la création d’emplois au service des projets industriels de l’énergéticien sur le territoire normand.

De gauche à droite : Jean-Marie Boursier, directeur de la centrale nucléaire de Paluel ; Vincent Laudat, président de CCI Normandie & Alban Verbecke, directeur de l’action régionale EDF en Normandie
Par  Jacques-Olivier Gasly