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Samuel Lebain lors de la présentation aux élus de l’investissement réalisé sur le site de Petiville, dont la Région Normandie est partenaire à hauteur de 20 %
Reprise en 2015 par Samuel Lebain, la société UNIFER vient d’initier un important programme d’investissements. Objectif ? Proposer un recyclage plus respectueux de l’environnement avec à terme une solution neutre en émission de CO2…

Créée en 1955, l’entreprise UNIFER a été reprise en 2015 par Samuel Lebain, après 12 années passées aux côtés de Marie-Paule Muller, ancienne responsable et fille des fondateurs de ce qui est aujourd’hui devenu « une belle PME ». « Nous disposons désormais de 4 sites, tous situés dans l’estuaire de la Seine, en périphérie du Havre. Avec nos 65 collaborateurs, nous traitons chaque année 150 000 tonnes de déchets qui sont apportés soit directement sur nos installations, soit par l’intermédiaire des 1 200 bennes installées directement chez nos clients, pour un total de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires », détaille le chef d’entreprise.

Spécialisée dans la collecte, le tri et la valorisation des déchets, Unifer intervient également sur les chantiers de démolition et de démantèlement, ainsi que dans la destruction des marchandises spécifiques. Spécialisé dans le traitement des ferrailles, le site Unifer de Petitville, commune voisine de Port-Jérôme (76), en valorise chaque année 13 000 tonnes ainsi que 1 000 tonnes de métaux, à destination des aciéries et des fonderies.

« Il ne s’agit pas encore d’une demande de nos clients, mais pour être en accord avec la démarche RSE* que nous avons mise en place au sein de l’entreprise, nous avons souhaité opter pour un nouvel outil de travail, plus performant mais surtout plus vertueux », détaille Samuel Lebain. « Nous allons donc procéder au remplacement de notre actuelle cisaille thermique par une cisaille électrique de fabrication française (Copex). Du fait de sa capacité de traitement de 20 tonnes par heure contre 7 actuellement, nous allons pouvoir augmenter notre production, mais surtout, puisque cette cisaille ainsi que la grue que nous allons elle aussi remplacer, fonctionnent toutes deux à l’électricité, nous allons réduire de 80 % notre consommation en énergies fossiles ! ».

Pour ce faire, l’entreprise a pu compter sur le soutien de la Région Normandie, qui lui a accordé un prêt à taux zéro de 420 000 euros ainsi qu’une subvention de 80 000 euros. « Un accompagnement qui a été déterminant pour nous puisque celui-ci a permis de rassurer nos financeurs : nous avons été en mesure de boucler rapidement notre financement et de donner le « Go » au fabricant dès le mois de janvier. Or, avec la hausse des prix qui touche tous les secteurs depuis le début du conflit en Ukraine, notre projet qui a été établi à 2,5 millions d’euros serait aujourd’hui à plus de 3 millions d’euros, sans compter la hausse des taux sur les emprunts… ».

Afin d’aller plus loin dans le verdissement de son activité, Unifer s’est lancé un autre challenge : celui de devenir autonome en énergie sur ses 4 sites… « Nous avons en début d’année fait l’acquisition du centre d’enfouissement Etarès, situé sur la commune de Saint-Vigor-d’Ymonville. C’est là que nous réfléchissons à implanter une plateforme solaire de 10 à 12 hectares… Nous deviendrions alors producteurs d’énergie verte et serions également notre principal client », s’enthousiasme Samuel Lebain qui espère une mise en service à l’horizon 2025.

*Membre de la CCI Seine Estuaire, Samuel Lebain fait partie du groupe de travail destiné à promouvoir la responsabilité sociétale des entreprises auprès des entreprises. 

Par  Jacques-Olivier Gasly