Les deux grands ports maritimes Normands ne restent pas inactifs face à la concurrence internationale galopante et à la relance de l’ambition maritime française. Ils viennent de voter de considérables programmes d’investissement.
Au Havre, c’est même le plus important depuis port 2000, avec 500 millions € engagé, après une vaste consultation englobant élus, industries, opérateurs portuaires, représentants d’associations environnementales, Conseil du Développement du GPMR et sa commission des investissements.
Le parachèvement de Port 2000 est la priorité au cœur de la stratégie à très court terme. Il repose sur deux projets complémentaires, la réalisation des postes 11 et 12 qui alimenteront l’Axe Seine par la croissance du trafic maritime et l’accès fluvial à Port 2000 (la fameuse « chatière ») qui contribuera à l’évacuation des conteneurs par voie d’eau. Considérée comme « vitaux », ces travaux « réunissent toutes les conditions pour un démarrage des travaux », précise Hervé Maertel, qui annonce une pose de la première pierre en juillet prochain.
Quant à la chatière, « tout sera mise en œuvre pour que l’enquête publique se déroule dans les meilleures conditions ».
Port 2000 et nouveau chenal
Parmi les autres dossiers, le projet de terminal roulier sera mené sans délai, et le projet atlantique sera poursuivi autour d’une ambition pour le « Port Nord », qui constitue une réserve de capacité fondamentale pour le développement de trafics conteneurs sur les routes transatlantiques, la méditerranée et l’Afrique de l’Ouest. Autres sujets, le carrefour entre la route industrielle et l’A29, la modernisation des infrastructures existantes. Sur l’éolien, l’autorisation de lancer les travaux d’aménagement du quai Johannès Couvert a été donnée. Ils permettront à Siemens – Gamesa de démarrer la construction de son usine de pâles et de nacelles.
À Rouen, 290 M€ seront investis, dont 110 M€ pour l’entretien des infrastructures et 115 M€ destinés à accompagner le développement des trafics. Il s’agit de « tirer pleinement profit du nouveau gabarit du chenal de navigation et s’adapter à la massification des flux », précise le président du Conseil de surveillance, Frédéric Henry, « pour renforcer le port de Rouen sur les vracs et l’agro-industrie ». De nouvelles activités pourront être initiée en réhabilitant des friches industrielles, et en accroissant la capacité d’accueil des terminaux de croisière de Rouen et Honfleur , avec la rénovation des infrastructures du bassin Saint-Gervais (Rouen) pour les paquebots fluviaux.
Sur la question de la transition écologique, outre la rénovation des hangars, des crédits seront affectés à la fourniture d’énergie aux navires en escales, à la mise en place d’une offre d’avitaillement en GNL et comprend un projet de production électrique par ferme solaire ou géothermie dans le cadre de la requalification de l’ancien terminal Charvet à Grand-Quevilly.
Copyright : Magazine Normandinamik #28 - Septembre/Octobre 2018