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L’américain Eastman choisit la Normandie pour implanter la plus grande usine du monde de recyclage de plastique

Publié le  30/03/2022
Jacques-Olivier Gasly
Siège d'Eastman à Kingsport, au Tennessee. Copie écran www.eastman.com
Après plusieurs mois de négociations entre le gouvernement français et Mark Costa, président du conseil d’administration et PDG d’Eastman, la Normandie vient d’être retenue après un processus de sélection portant sur trois sites en France, pour accueillir la nouvelle installation du groupe, prévue pour être opérationnelle dès 2025.

Fondée en 1920, Eastman est une entreprise d’envergure mondiale (14 000 salariés dans le monde, des clients dans plus de 100 pays, un CA de 10,5 milliards de dollars en 2021), basée à Kingsport, au Tennessee. Elle est spécialisée dans la fabrication de produits chimiques que l’on retrouve dans les objets du quotidien : additifs, matériaux innovants, fibres… En faisant le choix de la Normandie, Eastman vient d’entrer en négociation exclusive avec Port-Jérôme-sur-Seine en vue de son futur emplacement pour lequel un investissement de près d’un milliard de dollars (850 millions d’euros) sera nécessaire. Cette usine, la plus grande spécialisée dans le recyclage moléculaire, aura la capacité de recycler 160 000 tonnes de polyester par an.

« C’est, hormis la gigafactory de Douais, le plus important investissement étranger en France de ces 30 dernières année », s’est félicité la Région Normandie à la suite de cette annonce, tout en précisant qu’au-delà du montant d’investissement, « ce sont 350 emplois directs et 1 500 emplois indirects qui seront créés dans les secteurs du recyclage, de l’énergie et des infrastructures, tout en renforçant une filière stratégique pour le territoire ».

« La technologie éprouvée de renouvellement du polyester (PRT) d’Eastman est complémentaire au recyclage mécanique et offre une véritable circularité pour les déchets plastiques difficiles à recycler, qui restent dans une économie linéaire aujourd’hui. Aujourd’hui, ces matériaux, comme le PET ou les textiles colorés ou dégradés, sont généralement incinérés car ils ne peuvent pas être recyclés mécaniquement », précise de son côté Eastman dans un communiqué, affichant en ligne de mire, la constitution d’une véritable économie circulaire pour les plastiques.

Enfin, ce projet bénéficie déjà du soutien de grandes marques mondiales dans cette volonté de résoudre les problèmes liés aux déchets plastiques. C’est ainsi que LVMH Beauty, The Estée Lauder Companies, Clarins, Procter & Gamble, L’Oréal et Danone viennent de signer des lettres d’intentions en vue d’accords d’approvisionnements pluriannuels, à partir de cette usine.

Par  Jacques-Olivier Gasly