L’Ecosystème Cléon 4.0 accompagne les entreprises dans leur démarche énergétique
A lui seul, le secteur du bâtiment représente près de 40 % de la consommation énergétique et près de 1/3 des gaz à effet de serre émis sur la planète. Raison pour laquelle la performance énergétique est devenue un enjeu de taille… et réglementaire ! C’est ainsi que la directive 2012/27/UE sur l’efficacité énergétique fixait déjà un cadre commun de mesures pour la promotion de l’efficacité énergétique dans l’Union européenne avec pour objectif l’accroissement de 20% de l’efficacité énergétique pour 2020, complété en France par l’audit énergétique des grandes entreprises ou encore l’entretien et l’inspection des chaudières, appareils de chauffage et systèmes de climatisation.
« Malheureusement, la crise subie par les entreprises, conjuguée à une volonté légitime de participer et de profiter de la relance économique, font que cette thématique n’est pas toujours une priorité pour les chefs d’entreprise qui ont besoin d’éléments tangibles pour prendre des décisions… Or s’ils n’y prennent garde, les entreprises, mais aussi tous les propriétaires de locaux industriels, pourraient bien se retrouver confrontés à une perte de valeur de leur patrimoine immobilier », estime Dominique Chauvin, vice-président de la CCI Rouen Métropole et pilote de l’opération « Smart Building et Performance énergétique » mise en place par l’Ecosystème Cléon 4.0.
Afin d’anticiper ces évolutions réglementaires et de convaincre les entreprises, le cluster vient d’initier, avec plusieurs partenaires, une expérimentation grandeur nature destinée à démontrer les atouts d’une rénovation performante, et cela à coûts maîtrisés car adaptée en fonction des besoins.
« Depuis la construction en 1950 du site que nous occupons, peu de rénovations ont été entreprises. Notre objectif, au travers de cette démarche, est de parvenir à réduire nos coûts d’exploitation », explique Kevin Menager, responsable administratif et financier de la société Fremach, installée sur la commune de Saint-Nicolas-d’Aliermont, non loin de Dieppe. Plus récent, le bâtiment de l’entreprise MB Concept, installée sur la commune de Tourville-la-Rivière, près d’Elbeuf, est lui aussi concerné par cette expérimentation. « Il s’agit d’une simple enveloppe béton, non isolée et qui n’est pas concernée par le décret tertiaire, car la surface est inférieure à 1 000 m² », détaille Dominique Chavin. Enfin une dernière expérimentation sera menée sur un bâtiment de logements, propriété du bailleur social EBS Habitat et situé sur la commune de Bourgtheroulde, dans l’Eure.
Afin de les accompagner dans leur prise de décision, une offre complète sera réalisée par les bureaux d’études Albedo, Terre Solaire et GEPPEC. Chaque prestataire proposera alors trois solutions aux propriétaires concernés qui pourront, en fonction du budget dont ils disposent, décider de la mise en place de tel ou tel autre scénario.
« L’objectif de cette expérimentation est véritablement de démontrer qu’une rénovation performante à coûts maîtrisés est possible. En outre, il faut également considérer la globalité de la démarche car ces travaux de rénovation qui seront par la suite engagés sont autant de chantiers non délocalisables pour les entreprises du territoire », estime Dominique Chauvin. Une fois ces études réalisées, un moment de restitution sera proposé à l’ensemble des adhérents de l’Ecosystème Cléon 4.0 afin de leur permettre d’identifier les différents acteurs du secteur et de mieux visualiser les différentes solutions de rénovation. Par ailleurs, si le législateur a bien évidemment prévu une contrainte financière pour tenir les objectifs de la rénovation énergétique en France, Francis Ganaye, élu de la CCI Rouen Métropole, souhaite que cette expérimentation puisse déboucher sur la mise en place d’un label spécifique. « Un label qui ne serait non pas un label de plus, mais bien un sésame ouvrant droit à réduction d’impôts par exemple », insiste l’élu.