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Malgré la crise sanitaire, l’aéroport de Caen-Carpiquet tire son épingle du jeu.

Publié le  02/02/2021
Jacques-Olivier Gasly
L’aéroport de Caen-Carpiquet, un équipement de la Communauté urbaine Caen-la-Mer, géré par la CCI Caen Normandie
Alors que la moyenne des aéroports français accuse une baisse de près de 70 % de leurs activités, celui de Caen-Carpiquet n’enregistre qu’un recul de 46,7 %. Une situation qui conforte la vocation de l’aéroport à opérer des vols réguliers de capitales régionales à capitales régionales…

« Une année horrible ! ». C’est en ces termes que Michel Collin, président de la CCI Caen Normandie et de SAS Aéroport Caen Normandie, délégataire de l’aéroport Caen-Carpiquet, a présenté le bilan de l’activité 2020. « En 2019, nous avons atteint 304 769 passagers commerciaux contre 162 426 en 2020, soit une baisse de 46,7 % de notre trafic, à rapprocher de la moyenne française qui s’établit à moins 70 % », détaille-t-il.

Des résultats qui s’expliquent par la nature-même de la stratégie développée sur l’aéroport de Caen, à savoir des vols nationaux opérés depuis une capitale régionale, Caen, vers d’autres capitales régionales. Et si le contexte COVID n’avait pas eu lieu, nul doute que les résultats de l’année 2020 auraient été une fois de plus favorables à la plateforme régionale.

« Sur les deux premiers mois de l’année, nous étions sur une hausse de 2 %… Cet été, dès que nous avons été en mesure de rouvrir, nous avons de nouveau enregistré un bond de fréquentation avec un très bon mois de juillet et surtout un mois d’août supérieur à celui de 2019 », souligne Michel Collin. Des passagers originaires de Normandie, mais pas que…

En effet, si la destination Corse est à 93 % fréquentée par des Normands se rendant sur l’Ile de beauté, les autres dessertes régionales de l’aéroport de Caen attirent aussi dans le sens Sud-Nord. Ainsi sur le Caen-Nice, 72 % des passagers sont originaires de Normandie et 28 % des Alpes-Maritimes, une répartition qui passe à 58 % – 42 % sur le Caen-Marseille et 47 % – 53 % sur le Caen-Toulouse. « Intuitivement, sur ces lignes opérées vers le sud, nous imaginions tous une forme d’héliotropisme. Or ces résultats sont la preuve que notre territoire a aussi un bénéfice à retirer de ces passagers d’Occitanie venant en Normandie », s’est félicité Joël Bruneau, président de la Communauté urbaine Caen la Mer.

 

Une nouvelle destination dès le 2 avril : Montpellier !

La compagnie aérienne Volotéa qui opère depuis plusieurs années au départ de Caen est celle qui a le mieux résisté à la crise sur l’aéroport de Caen (-20,84 % contre -62,88% pour Air France). Si rien ne vient de nouveau perturber les conditions de déplacement en France, la compagnie table sur une reprise progressive de ses activités : dès le 19 février pour les vols à destination de Marseille, le 26 mars pour Lyon et Nice, le 2 avril pour Toulouse, le 3 avril pour Ajaccio et Bastia et enfin le 24 avril pour Figari. Mais une nouvelle destination figure également au catalogue de la compagnie. « A compter du 2 avril, nous allons proposer des départs vers Montpellier à raison de 2 vols par semaine », explique Céline Lacroix, directrice du développement chez Volotea. Une destination pour l’heure affichée jusqu’au 8 octobre mais qui, en fonction des résultats, pourrait être maintenue toute l’année…

Enfin concernant la fin de délégation initialement prévue au 31 décembre 2021, la Communauté urbaine Caen la Mer a fait savoir que dans le contexte actuel, elle préférait s’appuyer sur les compétences et la connaissance de son actuel délégataire. « Le temps n’est pas à la relance d’une nouvelle délégation de service public. L’objectif est de pouvoir prolonger la DSP actuelle de 2 ans pour pouvoir se donner le temps d’une meilleure visibilité avant de relancer une procédure pour une attribution au 1er janvier 2024 », a ainsi expliqué Nicolas Joyau, vice-président de la communauté urbaine en charge des Mobilités.

Par  Jacques-Olivier Gasly