Olivia Grégoire : « L’administration doit être au service des entreprises et leur déblayer la route pour qu’elles puissent performer ! »
Transition écologique, crise énergétique, frein à l’export, non recours aux aides… les sujets n’ont pas manqué lors de l’échange organisé à Bercy entre les membres de l’AJPME, association professionnelle des journalistes de PME et la ministre déléguée, chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire, ce mardi 28 février 2023.
« Nous comptons en France quelque 3,8 millions de PME, 2 millions de micro-entreprises et 148 000 PME dans l’acception européenne du terme, c’est-à-dire entre 10 et 250 salariés. Il y a donc des réalités très différentes en France autour du monde de l’entreprise… Pour moi, une PME, c’est une entreprise qui n’a pas encore de directeur des achats, pas souvent de directeur markéting… Une entreprise trop grande pour « bricoler », mais trop petite pour industrialiser et qui est encore trop souvent seule face aux difficultés conjoncturelles et aux évolutions structurelles… Et demander de l’aide, ce n’est pas dans l’ADN des créateurs de PME » a ainsi expliqué en préambule de cette rencontre Olivia Grégoire, soulignant par là-même toute la complexité à laquelle devait faire face son ministère pour la mise en œuvre des politiques d’aides et d’accompagnements à destination des entreprises, notamment dans le contexte particulier de la crise énergétique.
Un « vrai sujet » aux yeux de la ministre qui constate, comme pour le champ du social, encore trop de non-recours aux différents dispositifs mis en place par le gouvernement. Car s’il est en effet important de flécher le « où » trouver l’accès au financement, celui-ci doit impérativement, une fois obtenu, être couplé à un accompagnement en aval, pour l’utiliser au mieux. « Et cela vaut pour l’accompagnement à la transition écologique, à l’export, à la croissance, qu’elle soit interne ou externe des PME de croissance pour passer le cap des ETI », complète Olivia Grégoire qui dans cette lutte en faveur de l’amélioration du taux d’accès des entreprises aux aides, sait pouvoir compter sur les réseaux consulaires, aux premiers rangs desquels les CCI.
Il faut renverser la matrice et partir du besoin des entreprises
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Toujours dans cette logique de facilitation de la vie des entreprises et d’une meilleure irrigation de l’information, la ministre chargée des PME et du commerce s’est prononcée, au chapitre de la transition écologique appliquée aux entreprises, en faveur de la création d’une plateforme unique ou l’entrepreneur pourrait faire part de ses besoins pour accéder à l’information et non plus partir des dispositifs proposés par les opérateurs. « C’est le besoin des entreprises qui doit être le point de départ », assure Olivia Grégoire qui a également rappelé toute l’importance de « faciliter la vie des entreprises en matière de normes et d’obligations réglementaires pour accompagner la croissance des PME. En effet, si aux yeux de la ministre des travaux « fantastiques » ont été réalisés en matière d’accès aux financements, il existe encore trop souvent des freins, par exemple à l’export, qui relèvent de normes ou de points réglementaires que seul l’Etat peut lever.
« Nous mettons en place un programme, aux côtés des accélérateurs type BPI qui accompagnent les PME de croissance. Un réseau de correspondants au sein des différents ministères, afin de résoudre des problèmes très concrets d’accès aux marchés pour mieux accompagner nos PME à performer sur des positionnements qui leurs sont aujourd’hui compliqués ».
Les outils :
Différents dispositifs financiers sont mis en œuvre par l’État afin de soutenir les TPE et PME fragilisées par la forte hausse des prix de l’énergie depuis 2022 :
- les TPE disposent du bouclier tarifaire (si la puissance de leur compteur électrique est inférieure ou égale à 36 kVA) ou de tarifs plafonnés à 280 €/MWh, hors taxe, en moyenne sur l’année 2023 et de l’amortisseur électricité (si leur compteur dépasse 36 kVA) ;
- les PME disposent de l’amortisseur électricité et du guichet d’aide au paiement des factures d’énergie, sous réserve du respect des critères d’éligibilité.