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A Cherbourg, on maîtrise l’intégralité du cycle de vie des sous-marins

Publié le  11/09/2018
Jacques-Olivier Gasly
Naval Group Cherbourg-1
A Cherbourg, on maîtrise l’intégralité du cycle de vie des sous-marins
Le site Naval Group de Cherbourg est officiellement le seul site français à maîtriser l’ensemble de la chaîne de production des sous-marins : de la fabrication à la déconstruction.

En faisant son entrée, le mardi 11 septembre, au sein de la toute nouvelle unité de déconstruction du site de Cherbourg-en-Cotentin, Le Tonnant, sous-marin nucléaire lanceur d’engin (SNLE) ayant célébré sa dernière cérémonie des couleurs le 16 décembre 1999, a officiellement ouvert une page nouvelle dans l’expertise des sous-marins construits par Naval Group.

“Il s’agit d’un véritable moment historique : non seulement nous inaugurons le programme de déconstruction des SNLE de première génération, soit 5 coques en tout, échelonnées sur une période de 9 années, mais en plus il s’agit d’une opération industrielle totalement inédite à laquelle nous sommes fiers de participer”, explique Alain Morvan, directeur du site de Cherbourg-en-Cotentin. Car depuis 2012, les équipes de Naval Group travaillent activement à la constitution de cette nouvelle filière. Dernièrement, pas moins de 21 mois de travaux ont été nécessaires pour préparer l’accueil de ces géants habituellement invisibles et aujourd’hui quelque peu encombrants…

Déjà débarrassées de leur coeur nucléaire et des différents éléments de navigation susceptibles d’être réutilisés, ces coques de sous-marins* vont désormais passer entre les mains de Naval Group et de ses entreprises partenaires (Véolia pour la valorisation des déchets et NEOM, une filiale de Vinci Construction, pour la partie désamiantage). “L’objectif est de valoriser 87 % de la masse solide”, assure Thierry Tesson, directeur des opérations à la Direction Générale de l’Armement (DGA). Sur les 6 000 tonnes du Tonnant, 5 300 seront ainsi valorisées.

Une bonne nouvelle pour l’emploi

“Ce chantier est une excellente nouvelle pour l’emploi et les entreprises sous-traitantes”, s’est également félicité Dominique Louzeau, président de la délégation Cherbourg-Cotentin de la CCI Ouest-Normandie. Estimé dans son ensemble à 120 millions d’euros et attribué en 2016 par la DGA à Naval Group, le programme de déconstruction des SNLE de première génération va en effet mobiliser une soixantaine de personnes jusqu’en 2027. Et plus globalement, c’est l’ensemble du site qui profite de cette embellie.

“Depuis 2017, nous enregistrons une hausse de nos effectifs de l’ordre de 10 % par an”, souligne Alain Morvan, confirmant également le recrutement de 300 personnes sur l’année 2019. Une montée en puissance rendue nécessaire par les différents programmes actuellement en cours sur le site normand. Aux sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) du type Barracuda, dont 12 pour la marine australienne, s’ajoutent les SNLE de 3ème génération. La phase d’avant-projet, initiée en 2017, laissera place en 2020 aux premières réalisations pour une mise en service actif en 2030.

*Le 29 mars 1957 était inauguré à Cherbourg Le Redoutable, 1er d’une série de six SNLE constituant la force de dissuasion nucléaire voulue par le Général de Gaulle. Mis en service en décembre 1971, il sera retiré du service actif en 1991. Démantelé puis transformé en musée, Le Redoutable est aujourd’hui visitable à la Cité de la Mer. Comme lui, 5 autres SNLE ont été mis en service jusqu’en 1985 : Le Terrible, Le Foudroyant, l’Indomptable, Le Tonnant et l’Inflexible.

Par  Jacques-Olivier Gasly