En Normandie, l’entrepreneuriat au féminin a le vent en poupe !
Cela se sait peu, mais c’est dans l’Ouest de la France, et plus spécifiquement en Normandie, que l’on compte le plus grand nombre de femmes entrepreneurs. “Nous comptons 30 % de femmes dirigeantes en Normandie. C’est bien, mais ce n’est pas encore assez”, s’est ainsi exprimée Sophie Gaugain, vice-présidente de la Région Normandie, à la tribune des 1ères rencontres nationales du business au féminin.
En répondant à l’invitation de Léa Lassarat, présidente du réseau Femmes & Challenges et de la CCI Seine Estuaire, à l’origine de cette manifestation, elle entendait démontrer qu’animées par l’esprit de conquête, les femmes, dans le monde de l’entreprise comme en politique, avaient non seulement leur place, mais également toute légitimité.
Des femmes qui doivent, pour arriver à leurs fins, produire deux fois plus d’efforts que les hommes à poste égal. “Les femmes sont constamment victimes du “syndrome de l’imposteur”. Beaucoup d’hommes ignorent jusqu’à l’existence-même de ce concept, qui impose aux femmes de devoir systématiquement être dans la justification du poste occupé, de leurs compétences… ce qui paradoxalement conduit les femmes à douter d’elles-mêmes”, témoigne quant à elle Axelle Tessandier, auteur et entrepreneur, ancienne déléguée nationale du mouvement La République en marche ! lors des dernières élections présidentielles.
Ce syndrome, ou encore le complexe du second rôle qui consiste à penser qu’une femme occupe un poste en vue uniquement parce qu’un homme avant elle l’a refusé, Inès de Dinechin y a souvent été confrontée. Aujourd’hui présidente du directoire d’Aviva Investors, gérant d’actifs mondial et filiale du groupe d’assurance Aviva, elle a passé toute sa carrière dans le monde de la finance sur des postes à responsabilité. “Non pas parce qu’il s’agissait d’une ambition pour moi, mais simplement par réalisme. Je me suis très vite rendue compte qu’il était toujours plus facile de mener à bien les dossiers qui correspondent à votre vision des choses lorsque le périmètre est plus grand. C’est cela mon moteur!”
Grâce à ces témoignages, femmes et hommes présents ont pu mesurer l’importance de l’audace et de la confiance en soi dans la réalisation de projets personnels. Mais aussi celle de l’accompagnement et de la puissance du réseau. Car les femmes, plus que les hommes, doivent apprendre à s’entourer. “Nous avons réalisé un sondage auprès de 2 500 femmes chefs d’entreprise”, explique Bénédicte Clarenne, membre du directoire en charge de la banque de détail à la Caisse d’Epargne de Normandie.
Une étude qui pointe du doigt le manque de confiance des femmes au moment de la réalisation de leur projet (elles n’étaient que 41 % à avoir confiance en elles au moment de la création de leur entreprise contre 58 % pour les hommes), ainsi qu’un manque d’accompagnement : elles n’étaient que 25 % à avoir été accompagnées par un réseau… “Une tendance qui doit impérativement changer lorsque l’on sait que le taux de pérennité à 3 ans est de 10 points supérieur pour les projets qui ont été accompagnés”, souligne Bénédicte Clarenne.
Complément d'informations avec Léa Lassarat, présidente du réseau Femmes & Challenges dans "Les Interviews Normandinamik" !
